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| - Pour appuyer sa critique des éoliennes, un député du RN a évoqué les tempêtes qui ont touché la France en octobre.Dans ce contexte, les éoliennes "étaient à l'arrêt", assure l'élu.Si leur fonctionnement cesse au moment des pics de vent, l'éolien a connu des pics de production à cette période en France.
"Les éoliennes ont démontré leur inefficacité lors des tempêtes d'octobre dernier", estime Daniel Grenon. Alors que la France subissait les assauts des tempêtes Céline et Ciarán, "elles étaient à l'arrêt", a assuré lors des questions au gouvernement cette semaine le député du Rassemblement national. Un constat paradoxal puisque de tels événements climatiques se sont caractérisés par "une force inouïe des vents", a ajouté l'élu de l'Yonne. Des déclarations trompeuses : l'éolien a au contraire connu à cette période des pics de production significatifs.
Une production éolienne très soutenue à cette période
Des éoliennes inutiles lors des périodes où les vents sont les plus forts ? Pour vérifier les dires du député, il est nécessaire de se plonger dans les relevés de RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité. Sur la période du 28 octobre au 4 novembre, qui correspond au passage dans l'Hexagone des tempêtes Céline et Ciarán, on devrait – si l'on suit les déclarations de Daniel Grenon – observer une absence d'électricité éolienne dans la production française. Ce n'est pourtant pas le cas, comme en témoigne le graphique qui suit.
Représentée avec une couleur menthe, l'énergie éolienne n'a pas cessé d'être produite durant ces quelques jours. C'est même plutôt l'inverse : "Dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 novembre, les machines ont assuré 27 à 28% de la demande électrique" de notre pays, soulignait La Croix à l'issue des tempêtes. Le quotidien précise que la consommation restait réduite à un tel moment de la journée, mais note que le lendemain (le 2 novembre dans l'après-midi), "la production éolienne représentait encore 22% de la consommation". Des données qui proviennent directement de RTE et ne souffrent d'aucune contestation.
Contrairement à ce qu'a laissé entendre le parlementaire de l'Yonne, des tempêtes ne signifient donc clairement pas un arrêt de la production d'énergie éolienne. Il s'agirait d'ailleurs plutôt de l'inverse : des pics sont observés lors de ces événements climatiques, avec des records battus lors de ces épisodes de vents violents. "À la faveur du passage de la tempête Larisa le 10 mars 2023, l’éolien français vient de battre son propre record de puissance instantanée", écrivait à la fin de l'hiver dernier le site "Révolution énergétique", se basant sur l'outil de suivi de la production Éco2Mix mis à disposition du grand public par RTE.
Seuls des vents très violents causent l'arrêt d'une éolienne
Si les propos du député RN se révèlent trompeurs, il faut toutefois rappeler que des vents trop violents conduisent à un arrêt temporaire des éoliennes. Dans le cas des installations terrestres, c'est la persistance de rafales à plus de 90 km/h qui entraîne une mise en sécurité des machines. Les pales vont pivoter de manière à réduire au maximum leur prise au vent, tandis que cesse leur rotation. Pour les mâts en mer, des vitesses légèrement supérieures sont en théorie supportées, de l'ordre de 100 à 110 km/h.
Lors du passage des deux tempêtes, des éoliennes situées dans les régions touchées ont logiquement cessé de fonctionner durant quelques heures. Pour autant, les installations se trouvant dans des zones moins impactées ont bénéficié des intempéries. Les régions ne se trouvant pas directement sur l'itinéraire de Céline ou Ciarán ont connu des vents soutenus, sans pour autant qu'ils ne dépassent les vitesses maximales tolérées par les éoliennes. Ces dernières ont ainsi pu délivrer une puissance importante et apporter une vaste contribution à la production d'électricité dans l'Hexagone.
Pour se représenter l'ampleur des niveaux atteints début novembre (à plusieurs reprises au-dessus des 15%), il faut noter que "la production d’électricité éolienne [...] représente 10,2 % de la consommation électrique française des trois premiers trimestres 2023", comme l'indique le ministère de la Transition écologique. Les vents violents du début d'automne ont ainsi contribué à atteindre des niveaux plus élevés que ceux observés en moyenne sur le territoire.
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