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| - Une vidéo devenue virale ce dimanche montrerait le ministre des Finances du Niger en train de pleurer.Selon la publication, il aurait fondu en larmes après avoir été accusé de vol par la junte à l'origine du putsch dans ce pays.En réalité, la vidéo remonte à 2021, lors d'une conférence de l'ancien ministre de la Justice, Marou Amadou.
C'est un "terrible ultimatum". Qui aurait provoqué la chute d'un ministre en direct. Acculé après le coup d'État au Niger, le ministre des Finances du pays aurait éclaté en sanglots au cours d'une conférence de presse, selon une vidéo devenue virale ce dimanche 30 juillet. D'après la légende qui accompagne les images vues plusieurs millions de fois en français et en anglais, l'homme aurait "48 heures pour rendre compte de l'argent volé au peuple nigérien sous peine d'être exécuté par un peloton d'exécution".
Des larmes lors d'un hommage en 2021
"Expliquez ce qui est arrivé aux finances du pays et où est passé l'argent volé ?", aurait ainsi demandé la junte qui a pris le pouvoir mercredi. Une menace que certains envient. "L'Afrique montre la voie du nouveau monde", s'enthousiasme ainsi un internaute en commentaires, quand d'autres souhaitent voir des ministres français dans la même situation. Pourtant, si l'image est de très mauvaise qualité, une recherche par mots-clés sur Google permet rapidement de se rendre compte que cette séquence ne remonte pas aux récents événements qui secouent le pays.
On retrouve en effet cette même vidéo publiée dès le 27 décembre 2021 sur Facebook. L'homme est vêtu exactement de la même manière, dans une salle identique et ses pleurs sont strictement les mêmes. Or, à en croire la publication sur Facebook, il s'agirait non pas de l'actuel ministre des Finances, mais de l'ex-ministre de la Justice, Marou Amadou. Les images disponibles en ligne de cet ancien membre du gouvernement confirment qu'il s'agit effectivement de la même personne. Il a été ministre sous le président Issoufou Mahamadou jusqu'en 2021 et l'arrivée de l'actuel président déchu Mohamed Bazoum, séquestré depuis le 26 juillet dans sa résidence privée au palais présidentiel.
Une théorie corroborée par les articles de presse, et notamment de l'Agence Nigérienne de Presse. Celui-ci prouve que l'ancien Garde des sceaux, a bien pris la parole, le 27 décembre 2021, au moment du lancement d'un centre d'études, à Niamey. C'est à cette occasion qu'il a fondu en larmes, après avoir rendu "un hommage aux anciens chefs d'État du Niger", et plus particulièrement à l'ancien président, Issoufou Mahamadou, "à l’endroit de qui il n'a pas tari d'éloges".
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