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| - Selon le député LFI, la proportion de jeunes en dépression est passée de 10 à 20% en France.Une affirmation corroborée par le baromètre de Santé publique France pour 2021.
Il s’agirait de la "génération sacrifiée". Selon François Ruffin, le nombre de jeunes plongés dans un état dépressif serait "passé de 10 à 20%". Un chiffre cité en marge par le député, qui a proposé sur France Info la mise en place de campings "gratuits" pour les étudiants travaillant l'été. Depuis la pandémie de 2020, la santé mentale des plus jeunes est régulièrement mise en avant par les associations et certains politiques. De fait, les étudiants et jeunes travailleurs ont largement pâti de cette crise sanitaire, qui a immobilisé toute la société et la vie économique.
26% de femmes, 15% d'hommes
Santé publique France (SPF) se charge régulièrement de récolter des données sur l’état mental de la population, à partir des services d’urgence ou de SOS Médecins. Si l'organisme le fait chaque mois (nouvelle fenêtre), il obtient aussi des chiffres sur toute une année. Dans son baromètre publié fin 2022 pour l’année 2021 (nouvelle fenêtre), l’organisme se fonde cette fois sur les déclarations de "24.514 personnes âgées de 18 à 85 ans", faites par téléphone ou en ligne. Ce baromètre vise à dresser la "prévalence des épisodes dépressifs" parmi les Français majeurs. Et selon lui, les épisodes dépressifs caractérisés (EDC) sont en hausse dans toute la population interrogée, mais de manière plus importante chez les plus jeunes. Alors que les 18-24 ans étaient 11,7% à déclarer avoir vécu un EDC au cours de l’année 2017, ils sont désormais 20,8% sur l’année 2021. Ce qui correspond aux proportions reprises par François Ruffin.
Un jeune Français sur cinq aurait donc subi un épisode dépressif cette année-là, faisant d'eux la catégorie de la population la plus touchée, selon SPF. Cet état a davantage été observé chez les jeunes femmes que les jeunes hommes : elles sont 26,5% à rapporter un EDC en 2021, contre 15,2% pour les seconds. Si les personnes les plus précaires sont les premières concernées, les résultats de SPF "ne suggèrent pas d’accroissement des inégalités sociales de santé".
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Cela étant, ces chiffres concordent avec deux études menées par la Drees (nouvelle fenêtre), le service de statistiques du ministère de la Santé, qui ont fait état de 19% à 22% de jeunes concernés par des états dépressifs respectivement en mai et en novembre 2020. Ces périodes de confinements stricts ont coïncidé avec une montée de l’anxiété chez les plus jeunes et n’ont fait qu’aggraver une tendance amorcée depuis 2010. Résultat, la prévalence d’états dépressifs "a connu une accélération sans précédent entre 2017 et 2021, en particulier chez les jeunes adultes", selon SPF.
"Le stress causé par la maladie de la Covid-19 et les restrictions imposées pour la contrôler apparaît comme l’une des principales hypothèses explicatives de cette hausse", alerte l'organisme de santé. D’autres facteurs, toujours liés à cette période trouble, peuvent expliquer la hausse des états dépressifs, comme "les difficultés scolaires, économiques et matérielles rencontrées", ou "des situations de vie (situation professionnelle, familiale et financière) rendues sans doute plus précaires dans le contexte de la crise sanitaire".
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