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| - L’association PETA France est vivement critiquée pour avoir promu la consommation de lait végétal "pour tous les humains".Ce type de boisson ne doit pourtant pas être donné à des enfants de moins de 3 ans.Une spécialiste nous explique pourquoi.
Pour dénoncer la consommation du lait animal, l’association PETA France a promu sur Twitter (nouvelle fenêtre) celle du lait végétal, qui conviendrait selon elle à "tous les humains". Les critiques n’ont pas mis longtemps à tomber, toutes évoquant le cas des nouveau-nés, à qui il serait interdit de donner ce type de boissons.
"Nourrir un nourrisson avec du lait d'un autre animal que l'humain, c'est AUSSI le mettre en danger. Toute boisson autre que le lait humain doit être modifiée, maternisée, pour correspondre aux besoins d'un bébé", a répondu l’association de lutte contre la maltraitance animale, qui insiste : "Il existe des laits infantiles végans".
Des boissons devenues à la mode
De quoi parle-t-on ici ? Ces boissons végétales, appelées "laits végétaux" par abus de langage, peuvent être préparées à base de soja, de riz, d'amande, de noisette ou encore de châtaigne. Distribuées en grande surface, elles connaissent un franc succès chez les consommateurs depuis quelques années. Un marché en plein essor, "porté par la naturalité et le flexitarisme", selon le magazine spécialisé LSA (nouvelle fenêtre).
Entre 2015 et 2018, les quantités achetées de boissons végétales ont ainsi augmenté de 57,8%, tandis que celles de lait conditionné ont diminué de 9,2%, selon France Agrimer (nouvelle fenêtre), l'établissement national des produits de l'agriculture et de la mer.
Il y a un risque de carence nutritionnelle importantBlandine de Lauzon-Guillain, chercheuse en épidémiologie nutritionnelle à l’Inrae
Si ces boissons sont à la mode chez les adultes, elles sont dangereuses pour les enfants. "En aucun cas, l’enfant ne doit recevoir de boissons à base de châtaigne, de riz, qui ne sont pas spécifiquement dédiées aux moins de 3 ans, car il y a un risque de carence nutritionnelle important", prévient auprès de TF1info Blandine de Lauzon-Guillain, chercheuse en épidémiologie nutritionnelle à l’Inrae. "Un lait de riz classique, acheté en supermarché, même s’il est supplémenté en vitamines, ne répond pas aux besoins nutritionnels du nourrisson."
Des précautions qui s'appliquent aussi pour le lait animal, pas adapté non plus aux nouveau-nés. Et c'est ici que l'association de défense animale a raison. L’Agence nationale sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) le rappelait d'ailleurs en 2013, dans des recommandations toujours d’actualité (nouvelle fenêtre). "Les parents doivent être informés du fait que les boissons courantes, qu’elles soient d’origine végétale ou animale, ne conviennent pas aux nourrissons âgés de moins d’un an : elles ne peuvent se substituer au lait maternel et/ou aux laits infantiles 1er et 2e âge, cette pratique pouvant être à l’origine d’accidents graves."
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De fait, les risques sont réels pour le nourrisson. Outre des répercussions sur la croissance et le développement cérébral de l’enfant, des décès peuvent également survenir pour cause de malnutrition. La mort en 2014 en Belgique d’un bébé de 7 mois, nourri exclusivement avec une boisson végétale, avait été largement médiatisée et ses parents poursuivis puis condamnés.
Si la mère n’allaite pas, il faut utiliser une préparation pour nourrisson qui suit les règlementations européennesBlandine de Lauzon-Guillain, chercheuse en épidémiologie nutritionnelle à l’Inrae
Il arrive que des parents choisissent de ne pas faire consommer de lait animal à leur enfant ou que des enfants soient intolérants au lait de vache. Mais pour ces cas de figure, des alternatives existent, assure Blandine de Lauzon. "Si la mère n’allaite pas, il faut utiliser une préparation pour nourrisson qui suit les règlementations européennes. Dans ce cadre, il existe des préparations à base de protéines végétales, à base de riz ou de soja et qui sont adaptées aux besoins nutritionnels de l’enfant."
Ces préparations, qui peuvent être prescrites par un médecin mais sont aussi disponibles en libre-service, sont "spécifiquement conçues pour les enfants de moins de trois ans", précise la spécialiste. Dans tous les cas, rappelle-t-elle, un suivi par un nutritionniste est nécessaire pour adapter le régime de l’enfant.
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