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| - Le maire de Grenoble, Eric Piolle, a vanté l’efficacité du revêtement des toits en blanc.Le procédé ferait chuter la température de 30 degrés, selon lui.Une baisse à la surface de la toiture, mais pas à l'intérieur du bâtiment.
En ville, quelles solutions faut-il adopter pour moins souffrir de la chaleur l’été ? La municipalité de Grenoble a misé sur la végétalisation, moyen le plus efficace "pour lutter contre le réchauffement climatique", mais aussi sur le revêtement des toits. "Grenoble, Capitale Verte, se met au blanc !", s’est réjoui Eric Piolle, sur Twitter. Selon le maire EELV, "la température du toit de la Bifurk a chuté de 30 degrés avec la peinture blanche".
Le toit du centre culturel de La Bifurk a été recouvert de blanc à l’automne 2020, face à la hausse des températures. Et d’après le communiqué de la ville, le projet a largement porté ses fruits, puisque "les mesures ont montré une diminution significative des températures sur le toit, à 1 mètre au-dessus de la toiture ainsi qu’à l’intérieur du bâtiment. Lors des pics enregistrés, la température du toit est passée de 70°C à l’été 2020 (avant application) à 40°C pendant l’été 2021 (après application)". Ces résultats significatifs sont-ils visibles ailleurs ? Repeindre un toit en blanc diminue-t-il vraiment la température de 30°C ?
La Bretagne et son supermarché de Quimper
Dans un monde qui se réchauffe, il y a bien urgence à repenser la structure des bâtiments. Les toitures faites d’un "revêtement d’étanchéité traditionnel" peuvent atteindre les 70°C à la surface en été, souligne l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, à TF1info. Le but de l’opération est alors de "maintenir la ‘toiture froide’ pour diminuer la quantité de chaleur transmise à l’intérieur du bâtiment et améliorer le confort d’été (ou réduire les consommations de climatisation)".
En France, la Bretagne est l’une des régions pionnières dans l’expérimentation, inspirée d’exemples à l’étranger, comme en Grèce ou dans des villes comme New York. Ainsi, le toit du supermarché Leclerc de Quimper a été entièrement repeint en blanc dès 2015 pour réduire les dépenses liées à la climatisation. Une diminution des frais seulement visible dans une partie du bâtiment : l’Ademe précise que "seuls les espaces en contact avec la toiture verront leur confort d’été amélioré". Dans le cas d’un immeuble, il s’agira du "dernier étage, voire [de] l’avant-dernier".
Une baisse moyenne de 6°C à l'intérieur
Interrogée, la ville de Grenoble indique que la différence de température a été observée à l’extérieur du centre culturel, et pas à l’intérieur. "Les capteurs de températures étaient installés sur le toit, mais pas dans la salle, nous n'avons donc pas la comparaison à l'intérieur", expose la municipalité, qui admet que "les écarts seraient évidemment bien inférieurs aux 30°C de différence mesurés sur le toit lors des pics". Mais la différence de température observée à la surface peut être moindre. Par exemple, la baisse constatée sur le toit d’un entrepôt de Toulouse est seulement de 6°C, d’après la société chargée de son revêtement, Cool Roof France. Et de 14,8°C en moyenne sur la toiture de l’aéroport Charles-de-Gaulle (et de 24,2°C au maximum).
Le choix d’un toit blanc joue également sur la chaleur réelle à l’intérieur du bâtiment. Mais combien de degrés peut-on espérer gagner ? De nombreuses sociétés ont investi ce domaine. Parmi elles, la société Canopée, qui s’est occupée du centre culturel de Grenoble, mais aussi Cool Roof France. Sur son site, cette dernière met en avant "une diminution moyenne de 6°C des températures dans les bâtiments" grâce au renvoi "de 90% du rayonnement solaire".
Un chiffre qui fait l’unanimité, à quelques degrés près. Un amendement déposé à l’Assemblée nationale, dans le cadre du projet de loi sur les énergies renouvelables, mentionne un gain de température allant "jusqu’à 7 degrés" grâce à la peinture blanche. Le chiffre a aussi été repris par l’ancien secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, dans un entretien à la BBC. De son côté, la ville de Grenoble réfléchit à "étendre ce dispositif à d'autres bâtiments municipaux, comme des gymnases".
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