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| - Covid-19 : Non, la Cour suprême espagnole ne compare pas le virus à une « arme biologique brevetée »FAKE OFF•Il s’agit d’une fausse information relayée sur les réseaux sociaux, et basée sur un document mal interprété
Maïwenn Furic
L'essentiel
- Selon plusieurs internautes, la Cour suprême espagnole aurait déclaré que le Covid-19 est une arme biologique brevetée, et que le ministre de la Santé a été poursuivi en justice.
- Si l’affirmation est basée sur un vrai document du gouvernement espagnol, elle n’en demeure pas moins fausse. Il s’agit d’une mauvaise interprétation.
- 20 Minutes vous en dit plus sur cette fausse information.
Les rumeurs sur le Covid-19 repartent de plus belle sur les réseaux sociaux. Ces derniers jours, plusieurs internautes avancent que « la Cour suprême espagnole a déclaré que le coronavirus est une arme biologique brevetée et non un virus. » Selon eux, l'Espagne serait le neuvième pays au monde à « poursuivre son ministre de la Santé en justice et à gagner ». « Les choses bougent vraiment, les gars, restez forts », lance l’auteur du post le plus relayé. Sur quoi se fonde cet internaute et surtout, dit-il vrai ? 20 Minutes fait le point.
FAKE OFF
L’affirmation selon laquelle le Covid-19 est une arme biologique circule sur les réseaux sociaux depuis de longs mois. Elle s’appuie notamment sur une vidéo YouTube postée par Charlie Ward Show en octobre 2021, aujourd’hui supprimée. Dans ce film, l’auteur, pour étayer sa démonstration, présente un document du ministre de la Santé espagnol qui affirme être incapable de démontrer l’existence du Covid-19. La vidéo précise que cette réponse a été faite devant la Cour suprême espagnole qui a demandé au gouvernement d’apporter des preuves de ce virus.
Si le document est bien réel, son origine et son interprétation sont fausses. Il s’agit en réalité de la réponse du ministère de la Santé espagnol à une demande d'information sur le virus, qui a été publiée en juillet 2021. La personne à l’origine de la question souhaitait obtenir diverses informations sur la gestion de la crise sanitaire et l’origine du virus.
Il existe effectivement en Espagne une unité d'information au service des citoyens. Depuis 2014, date d'entrée en vigueur de la loi sur « la transparence, l’accès à l’information publique et la bonne gouvernance », il est donc courant que le gouvernement réponde à des questions posées par les citoyens. La Cour suprême n’a donc rien à voir là-dedans.
Une interprétation détournée
Le sens du document est également détourné. Il y est expliqué que « le ministère de la Santé ne dispose pas d’une culture Sars-Cov-2 pour les tests et n’a pas de registre des laboratoires avec capacité de culture et d’isolement pour les tests. » C’est donc de là que vient la surinterprétation des sceptiques. En réalité, seuls les laboratoires de niveau de sécurité 3 sont habilités pour la culture ou l’isolement des échantillons du Covid-19. Ce qui explique que le gouvernement n’en possède pas.
Il n’y a donc eu aucun jugement contre le ministre de la Santé espagnol au sujet de la pandémie, et aucune déclaration de la Cour suprême sur son existence et son origine.
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