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| - Dix-neuf départements sont concernés par une vigilance canicule à compter de vendredi.Pourtant, des internautes témoignent des journées fraiches qui rythment leur été.TF1info vous explique pourquoi une météo maussade n'est pas incompatible avec le réchauffement climatique.
"J'ai emmené mon pull pour manger ce soir, mais on me parle de canicule", s'agace un internaute ce jeudi 17 août. Photo d'un ciel particulièrement gris à l'appui, il ne remet pas seulement en question les prévisions d'une vague de chaleur attendue à partir de vendredi. C'est tout le phénomène du réchauffement climatique qu'il questionne. Comme lui, des centaines d'internautes sortent leur thermomètre pour montrer que, finalement, il ne fait pas si chaud. Certains vont même jusqu'à comparer la crise climatique à celle du Covid-19, décrivant une "canicule asymptomatique". Les plus vulgaires s'expriment quant à eux derrière le hashtag "canicule mon cul". Alors, ces journées sont-elles réellement la preuve qu'aucun réchauffement climatique n'est à l'œuvre ?
Les trois dernières semaines ont en effet été rythmées par des journées assez fraiches dans la capitale et le nord de la France. Une situation incompréhensible pour certains Français, à l'heure où les médias multiplient les reportages sur le réchauffement de la planète. Et pour cause, le service européen Copernicus est formel : le mois de juillet a été le mois le plus chaud jamais enregistré sur la planète. Face à ce paradoxe, les internautes qui ne voient pas le mercure monter dénoncent plus largement un prétendu "alarmisme". Sauf que, l'un n'empêche pas l'autre.
Distinguer la météo quotidienne du climat sur le long-terme
Pour tout comprendre, on peut reprendre le conseil publié par le professeur Nathanaël Wallenhorst. Sur le réseau social X, ce spécialiste de l'anthropocène a appelé à "distinguer les savoirs scientifiques des perceptions de nos sens". C'est-à-dire qu'il ne faut pas confondre la météo, qui rythme notre quotidien, avec le climat, qui étudie un phénomène sur le long-terme. Pour tout comprendre à ce sujet, Météo France renvoie à une vidéo portant précisément sur cette question.
Le service météorologique rappelle que la météo est locale et instantanée. Elle décrit uniquement le temps qu'il fait aujourd'hui, et dans les jours à venir, à partir des "conditions atmosphériques". "Elle prend en compte des données telles que les températures, les vitesses et la direction du vent, les précipitations et la couverture nuageuse", énumère Météo France. Ainsi, de l'air polaire qui descend sur le nord de la France, amènera du froid ou le renforcera, sans pour autant refroidir le reste du globe. Au contraire, le climat évalue "les conditions atmosphériques issues de valeur moyenne sur plusieurs années". On parle même ici d'une échelle de 30 ans, ce qui permet de lisser les pics de chaleur de courtes durées. "À partir de là, on peut dégager une tendance de fond de l'évolution du climat."
C'est pourquoi un été sous la pluie en Bretagne ne peut pas remettre en cause le réchauffement climatique. D'autant plus lorsque le bassin Méditerranéen étouffe et s'embrase. "Malgré une première décade d'août qui s'annonce fraîche, ne pas oublier que cet été est pour l'heure chaud à l'échelle nationale avec une anomalie de +1,7 °C par rapport à la période de référence 1991-2020", soulignait ainsi le météorologue Fabien Delacour. Pour rappel, si quelques climatologues rejettent bien le principe du réchauffement climatique, il existe un consensus scientifique à ce sujet. Une méta-analyse publiée en 2016 concluait que 97% des articles publiés et évalués par les pairs sur le sujet sont d'avis que l'activité humaine a un impact sur le réchauffement planétaire.
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En résumé, tout est une question de tendance sur le long-terme. Pour illustrer le réchauffement climatique, Météo France propose cet ordre de grandeur : pour un record de froid enregistré, la France bat dix records de chaleur. Un épisode de froid vécu dans le nord de l'Hexagone ne peut donc pas remettre en cause le réchauffement climatique. Ou, pour reprendre l'expression particulièrement imagée de Nathanaël Wallenhorst : "Nos fesses ne sont pas le centre du monde, tout simplement."
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