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| - Sandrine Rousseau milite pour que des programmes d'éducation sexuelle soient déployés à grande échelle dans les établissements scolaires.Il s'agit à ses yeux d'accompagner les jeunes et en particulier les filles qui, pour 20% d'entre elles, ont leurs premières règles dès l'école primaire, glisse la députée.Un chiffre issu d'un sondage réalisé 2023 à l'initiative d'une association qui confirme qu'au fil des décennies, on observe un âge moyen des premières règles de plus en plus précoce.
Au micro de France Inter, l'écologiste Sandrine Rousseau a plaidé (nouvelle fenêtre) pour que des programmes d'éducation sexuelle soient généralisés à l'école. Pour elle, il s'agit de fournir aux plus jeunes des informations fiables, à une période de la vie marquée par les "changements du corps".
L'élue souligne que "tous les parents ne parlent pas des règles à leurs enfants", et que l'Éducation nationale a un rôle à jouer pour accompagner les élèves dans la puberté. Cette nécessité, la députée l'illustre par un chiffre marquant : 20% des filles, assure-t-elle, ont leurs premières règles dès l'école primaire, soit à 11 ans ou moins.
L'âge moyen des premières règles ne cesse de baisser
Le chiffre avancé par Sandrine Rousseau est-il fiable ? De rapides recherches permettent d'en retrouver l'origine : il a été mis en avant en 2023 (nouvelle fenêtre) par l'association Règles élémentaires, qui lutte contre la précarité menstruelle et le tabou des règles. Pour disposer de données récentes à l'échelle française, elle a lancé en avril 2023 une enquête auprès d'un millier d'adolescentes, âgées de 11 à 18 ans.
Ces travaux, conduits avec l'institut de sondage OpinionWay, ont permis de mieux visualiser l'âge auquel surviennent les premières règles chez les jeunes Françaises. "72% des filles ont leurs règles avant 13 ans", a-t-on appris, même si cela peut chez certaines intervenir bien plus tôt. 20% des filles sont effectivement menstruées dès l'école primaire.
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"Pour que plus personne ne se retrouve face à ses premières règles sans savoir de quoi il s’agit, il est nécessaire de penser une éducation menstruelle dès la primaire", réagissait l'association au moment de la publication de l'étude. Une position que partage Sandrine Rousseau. L'âge moyen des premières règles recule en effet de manière significative, comme l'a montré une publication (nouvelle fenêtre) de l'Ined.
Le graphique ci-dessus, basé sur les données d'une série d'enquêtes, permet de visualiser l'évolution de l'âge moyen des premières règles chez les adolescentes. En 1850, on découvre qu'il était d'environ 15 ans, mais qu'il n'a pas cessé de diminuer par la suite. Aujourd'hui, il serait compris entre 12,2 et 12,8 ans, selon les sources.
De multiples facteurs peuvent expliquer cette précocité
Interrogée par France Info, la gynécologue Julia Maruani note (nouvelle fenêtre) que l'abaissement de l'âge de la puberté a longtemps été expliqué par des "facteurs nutritionnels". Et de fait, entre le milieu du 18ᵉ et le début du 20ᵉ siècle, notre alimentation a beaucoup évolué, bien que la plus grande précocité des règles observée au cours des dernières décennies ne s'expliquerait pas uniquement pas les produits dans notre assiette. "C'est impossible de nier l'impact des facteurs environnementaux et notamment des perturbateurs endocriniens. C'est difficile de le prouver, mais on sait qu'il y a des milliers de produits qui peuvent impacter la puberté", explique la spécialiste.
Des chercheurs sollicités (nouvelle fenêtre) par National Geographic ont de leur côté ajouté que "les taux d'obésité infantile augmentent depuis les années 1970". Un élément à surveiller de près puisque "certaines études ont établi un lien entre l'obésité et la puberté précoce chez les filles". La tendance est en tout cas globale : nous sommes face à un "phénomène bien documenté et mondial", selon la professeure agrégée de pédiatrie Lisa Swartz Topor.
Des facteurs plus surprenants semblent avoir un impact sur la précocité du déclenchement des règles chez les adolescentes. Sur son site, l'Inserm souligne (nouvelle fenêtre) que "les jeunes filles vivant dans les régions françaises les plus ensoleillées ont leurs premières règles trois ou quatre mois plus tôt que celles qui résident dans le nord". De quoi supposer que "l’exposition aux UV peut modifier les taux de certaines hormones impliquées dans la survenue des règles".
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