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| - Le principe d’une caution demandée aux étudiants étrangers a été voté dans la loi immigration, mardi.La Première ministre, Élisabeth Borne, prend exemple sur l’Allemagne, où les étudiants étrangers doivent "déposer 11.000 euros sur un compte bloqué".Une information en partie exacte, mais cette somme leur sert à financer leur vie dans le pays, tout au long de leurs études.
Après de longues et douloureuses tractations politiques, le projet de loi sur l’immigration a été voté mardi 19 décembre par l’Assemblée nationale. Depuis, plusieurs points du texte voulus par la droite suscitent l’indignation de la gauche et crispent jusqu’au sein de la majorité. Parmi eux, le principe du versement d’une caution pour les étrangers qui souhaitent étudier en France et qui leur serait rendue une fois rentrés chez eux. Le dépôt de cette somme, dont le montant sera fixé par décret, sera nécessaire pour la "première délivrance d’une carte de séjour temporaire portant la mention 'étudiant'", selon le texte.
Des critiques de l'enseignement supérieur
Interrogée sur France inter, Élisabeth Borne a pris ses distances avec cette mesure dont ne voulait pas la majorité, expliquant que dans des cas particuliers, "le ministère de l’Enseignement supérieur peut dispenser de cette caution des étudiants en fonction de leurs ressources, leur parcours scolaire". Selon la cheffe du gouvernement, le principe serait même déjà en vigueur outre-Rhin, puisque "quand on est en Allemagne, pour faire ses études, on doit déposer 11.000 euros sur un compte bloqué".
Par ailleurs, ce durcissement de l’accueil des étudiants étrangers fait l’objet de vives critiques de la part de plusieurs grandes écoles de commerce, telles que l’ESSEC, l’ESCP ou HEC Paris, mais aussi du milieu universitaire. "Exiger le dépôt préalable d’une ‘caution retour’ pour les étudiantes et étudiants désireux de poursuivre leurs études en France va à l’encontre des valeurs de la République et de la tradition multiséculaire d’ouverture au monde de l’université française", considère à ce titre France Universités.
Un "compte bloqué" outre-Rhin
Pour revenir à l’exemple allemand, cité par Elisabeth Borne, le gouvernement fédéral exige bien qu'une certaine somme soit amenée par les étrangers originaires d’un pays hors de l’Union européenne et désireux d’étudier dans le pays. "Le compte bloqué doit contenir suffisamment de crédit pour couvrir les frais encourus pendant la durée du séjour prévu en Allemagne, à moins qu'une autre preuve de financement ne soit également présentée lors de la procédure de visa", renseigne le ministère des Affaires étrangères allemand sur son site.
Un montant de 11.208 euros doit ainsi être versé chaque année sur ce compte bloqué en parallèle de la demande de visa. En revanche, cette somme peut tout à fait être utilisée pendant les études effectuées en Allemagne, contrairement à ce qui vient d'être voté en France, ce que ne précise pas Elisabeth Borne. Ainsi, les étudiants peuvent retirer au maximum 934 euros par mois de ce compte. Ce qu’Elisabeth Borne ne précise pas non plus, c’est qu’à ce jour en France, il est déjà demandé aux étudiants étrangers venant d’un pays hors de l’UE, de disposer d’au moins 615 euros par mois pour bénéficier d’un titre de séjour.
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