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| - Des internautes pro-russes affirment que l'Ukraine chercherait à souiller les eaux de Kherson.Une rumeur diffusée par Vladimir Saldo, le gouverneur placé par Moscou dans cette région occupée.À l'heure actuelle, aucune preuve ne vient corroborer ces propos.
Pour alimenter le ressentiment contre l'Ukraine, toutes les solutions sont bonnes. Quitte à créer des accusations de toutes pièces. Des internautes que nous avons identifiés comme des relais de la propagande russe en France assurent (nouvelle fenêtre) depuis le lundi 30 septembre que des soldats ukrainiens emprisonnés par Moscou ont fait des révélations embarrassantes pour l'armée de Kiev. Celle-ci serait en train de se préparer à "utiliser des armes chimiques et bactériologiques pour infecter les plans d'eau de la région de Kherson". Nous avons voulu en savoir plus.
Un gouverneur pro-russe comme seule source
D'après nos recherches, la rumeur vient d'une interview accordée (nouvelle fenêtre) par Vladimir Saldo à l'agence de presse russe Ria Novosti. Face caméra, le gouverneur de la région de Kherson nommé par Moscou dénonce "l'utilisation d'armes interdites par l'Ukraine (...) encouragée par les autorités de Kiev et des États membres de l'Otan". "Les prisonniers nous en parlent, ils préparent, malheureusement, des options pour utiliser des armes chimiques et possiblement contaminer des masses d'eau", précise-t-il, sans amener d'autres preuves que ces propos rapportés.
"C'est là et c'est en préparation", assène l'homme à la tête de l'occupation de cette région ukrainienne, plaidant pour "enseigner à la population les règles de la protection civile".
Au-delà de cette déclaration, nous n'avons trouvé aucune trace de cette accusation sur d'autres comptes Telegram. Or, Vladimir Saldo ne peut être considéré comme une source d'information fiable. Tristement connu en Ukraine pour avoir été accusé, au début de l'année 2022, d'avoir commandité l'assassinat d'un opposant (nouvelle fenêtre), il a échappé à la justice avec le début de la guerre. Placé à la tête du gouvernement local par Vladimir Poutine, son rôle est "avant tout de faire de la propagande", selon une enquête du Guardian .
Depuis son arrivée dans la région en octobre 2022, un procureur ukrainien a documenté 19.000 crimes de guerre (nouvelle fenêtre). Dernier en date, le 2 octobre dernier. Vladimir Saldo a annoncé la mobilisation forcée (nouvelle fenêtre) de tous les Ukrainiens dans les forces armées de la zone occupée par la Russie.
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Ce n'est pas la première fois que cette accusation est formulée par la Russie. Régulièrement, Moscou accuse Kiev d'utiliser des armes chimiques, sans jamais avoir donné d'éléments tangibles pour le confirmer. Il y a près d'un an, la Russie a même déposé plainte à l'ONU contre de supposés laboratoires biologiques en Ukraine. Comme nous vous l'expliquions ici (nouvelle fenêtre), celle-ci n'a pas abouti, faute de preuves convaincantes aux yeux des responsables de l'organisation internationale.
À l'heure actuelle, rien ne prouve que l'Ukraine a eu recours ou a l'intention de se servir d'armes chimiques ou biologiques. Suite à plusieurs demandes, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques a diffusé un rapport (nouvelle fenêtre) sur la question, le 9 juillet dernier. Après inspection, elle a conclu n'avoir trouvé aucun élément pour "étayer" ces accusations. Un constat qui vaut d'un côté comme de l'autre du front.
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