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| - La militante a été interpelée lors d’une manifestation sur une ZAD de Lützerath, en Allemagne.Des images la montrent poser aux côtés de policiers et jettent le soupçon sur la spontanéité de la scène.Contactés, la police locale et le collectif Lützerath Lebt démentent toute mise en scène.
Désormais une habituée des tribunes de l’ONU, Greta Thunberg est aussi une militante de terrain. La jeune femme l’a encore prouvé en manifestant aux côtés des habitants de Lützerath, ce village de l’ouest de l’Allemagne menacé de disparition par l’extension d’une mine à charbon. Depuis samedi 14 janvier, elle participe activement aux rassemblements dans la ZAD installée sur le site minier, avec le collectif allemand Lützerath Lebt.
Une vidéo vue plus de 6 millions de fois
Mais mardi 17 janvier, l’activiste suédoise a été interpellée puis délogée par la police, un sort réservé à plusieurs des militants présents sur place. Si cette dernière a été libérée au bout de quelques heures, elle est depuis accusée par ses détracteurs d’avoir inventé et mis en scène son arrestation. En cause, une séquence que l’on retrouve sur les réseaux sociaux et qui la montre tout sourire, posant pour les photographes, aux côtés des policiers chargés de l’interpeller.
Sur Twitter, le sujet est devenu populaire sous le mot clé #staging (#miseenscène), avec une vidéo vue par plus de 6,5 millions de personnes (nouvelle fenêtre) en moins de 24 heures. Il se trouve aussi discuté sur le forum jeuxvideo.com, où Greta Thunberg est une cible récurrente des utilisateurs. Alors, que sait-on de cette scène ? Au cours de cette nouvelle journée de manifestation, le groupe de manifestants a été appréhendé par la police au moment où il s’approchait de la mine, une immense fosse à ciel ouvert. L’événement était très scruté après les affrontements de ce week-end (nouvelle fenêtre), d’où la forte présence policière sur place, mais aussi de la presse.
Un journaliste du quotidien allemand Bild était présent sur les lieux. À son journal (nouvelle fenêtre), il raconte le déroulé des événements. "Une fois que Greta a été détachée du groupe par la police, deux policiers l'ont emmenée dans un fourgon de police. Mais celui-ci était déjà rempli d'autres activistes climatiques qui devaient y donner leurs coordonnées. Greta a été ramenée, et c'est là qu'est apparue cette image, où l'on s'est attardé quelques minutes, avec un autre militant à sa gauche." Une séance photo qui a accouché de plusieurs clichés, pris par des photographes d’agences de presse et vendus aux médias. Comme cette image ci-dessous, ou bien celle-ci de Reuters. (nouvelle fenêtre)
Les policiers ont fini par se résigner et diriger la militante vers un bus, supposé emmener les manifestants hors de la ZAD. Également sur les lieux, le photographe indépendant Hesham Elsherif nous décrit avoir pris le cliché, vendu à Getty Images (nouvelle fenêtre), pendant un moment de flottement. "Il devait être 17h. À mon avis, les policiers ne savaient pas si le bus allait venir jusqu’à eux. Finalement, ils ont accompagné Greta jusqu’au bus." Surtout, il assure que la scène n’a pas été orchestrée. "Personne de la presse n'a demandé à la police d'attendre pour prendre des photos d'elle. Il y avait aussi d'autres manifestants qui attendaient et qui étaient retenus par des policiers. En bref, Greta a été traitée de la même manière que les autres manifestants."
Un contrôle d'identité, selon la police locale
Contactée, la police d’Aix-la-Chapelle nie, elle aussi, toute "mise en scène" et va dans le même sens que nos témoins en confirmant la chronologie des faits : "Lorsqu'elle a été photographiée, les policiers venaient de l'emmener et d'attendre le bus". Elle tient à souligner que Greta Thunberg n’a "jamais été arrêtée" mais a subi un contrôle d’identité avant d’être "transportée en bus hors de la zone de danger" avec les autres militants. Un démenti que nous a également apporté le collectif Lützerath Lebt, à l’origine de la mobilisation. "Les images de l'arrestation de Greta ne sont pas une mise en scène. Elle a participé à l'action de désobéissance civile de l'alliance 'Lützerath Unräumbar' pour faire quelque chose contre la mine de lignite à ciel ouvert et a été traitée comme tous les autres militants. Elle a donc été encerclée et emmenée. Il y avait beaucoup de monde pour en témoigner."
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Sur ses réseaux sociaux, la militante écolo a depuis réagi à son interpellation. "Hier, je faisais partie d'un groupe qui a protesté pacifiquement contre l'expansion d'une mine de charbon en Allemagne. Nous avons été arrêtés par la police puis détenus, mais nous avons été relâchés plus tard dans la soirée. La protection du climat n'est pas un crime", a-t-elle écrit dans un tweet (nouvelle fenêtre) ce mercredi 18 janvier, sans commenter les critiques formulées contre elle.
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