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| - Tucker Carlson, propagandiste américain passé par Fox News, a annoncé une interview du président russe.Cela viendrait, selon lui, combler la carence des médias étrangers qui ne l’ont pas fait depuis deux ans.
La rumeur courait depuis 24 heures, elle a été confirmée par le principal intéressé. Dans une vidéo publiée sur X et déjà visionnée 65 millions de fois, Tucker Carlson a annoncé la publication à venir d’un entretien réalisé mardi 6 février avec Vladimir Poutine. Une première depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il y a bientôt deux ans. En effet, le président russe n’accorde d’interview à aucun Occidental depuis cette date et se borne à des annonces dans des conférences de presse minutieusement orchestrées ou dans des médias à la solde du Kremlin.
Des demandes répétées des médias
Pendant plus de quatre minutes (nouvelle fenêtre), l’ancien présentateur vedette de Fox News, licencié par la chaine (nouvelle fenêtre) pour ses nombreuses sorties complotistes, justifie le choix d’une telle interview. Celle-ci serait indispensable pour rétablir la vérité sur la guerre en Ukraine, estime Tucker Carlson, selon qui "leur devoir est d’informer les gens" alors que "pas un seul journaliste occidental n’a pris la peine d’interviewer l’autre président impliqué dans le conflit, Vladimir Poutine".
Si le constat est vrai – Vladimir Poutine n’a pas été interviewé par la presse occidentale depuis deux ans – les causes évoquées ici sont trompeuses. En effet, de nombreux journalistes ont tenté de décrocher un entretien avec le chef de l’État depuis l’invasion de l’Ukraine, sans succès. À commencer par le correspondant de TF1 à Moscou, Jérôme Garro. "Plusieurs journalistes sur place ont sollicité une interview depuis deux ans auprès du service de presse du Kremlin", décrit-il, ajoutant avoir effectué plusieurs demandes au nom de TF1, la dernière remontant à "décembre 2023".
Les grands médias anglophones ne sont pas en reste non plus. "Nous avons déposé plusieurs demandes auprès du Kremlin au cours des 18 derniers mois. Toujours un ‘non’ pour nous", a affirmé (nouvelle fenêtre) Steve Rosenberg, correspondant en Russie de la BBC, que les affirmations de Tucker Carlson ont immédiatement fait réagir. De son côté, Drew Hinshaw, journaliste au Wall Street Journal, a confié (nouvelle fenêtre) : "Nous aurions adoré interviewer Poutine – ils répondent à peine à nos e-mails. Après que notre journaliste russe a tenté de répondre aux questions posées par Tucker ('quels sont ses objectifs'), Poutine a fait arrêter cette personne". Une référence directe à Evan Gershkovich, ce reporter américain du Wall Street Journal arrêté en Russie en mars 2023 et toujours détenu à ce jour.
"Tucker pense-t-il vraiment que nous, journalistes, n'essayons pas d'interviewer le président Poutine tous les jours depuis son invasion à grande échelle de l'Ukraine ? C'est absurde, nous continuerons à demander un entretien, comme nous le faisons depuis des années", a également témoigné (nouvelle fenêtre) Christiane Amanpour, cheffe du service International de CNN. Chose plus surprenante, le Kremlin lui-même a admis avoir reçu (nouvelle fenêtre) de nombreuses demandes d'entretiens du président russe par des médias étrangers. L’un des derniers entretiens de Vladimir Poutine par un média occidental remonte à 2021, lorsque la NBC avait eu droit à 1h30 de questions-réponses diffusées à la télévision.
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