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| - Le mobilier urbain nettoyé qu’une fois par an par la mairie ? PrudenceFAKE OFF•En réalité, le nouveau marché a rajouté le nettoyage annuel, explique une adjointe auprès de « 20 Minutes »
Lina Fourneau
L'essentiel
- D’après plusieurs internautes, la mairie de Paris a passé un nouveau marché pour la propreté des rues qui réduirait le nettoyage du mobilier urbain à une seule visite annuelle.
- Or, d’après l’adjointe de la Mairie de Paris en charge du dossier, ça serait davantage un ajout, qu’une diminution du nombre de passages.
- Les signalements auprès de l’application « Dans ma rue » ne changent pas et peuvent toujours être effectués.
La Mairie de Paris est-elle en train de foncer dans un mur ? Un mur pas propre, rajouterait d’emblée les opposants d’Anne Hidalgo. Dernière polémique en date, le nouveau marché de nettoyage serait une « grave erreur », selon plusieurs internautes sur Twitter. Depuis le 1er novembre, il « ne prévoit qu’une tournée annuelle dans chaque rue en ce qui concerne les mobiliers urbains (panneaux indicateurs, feux de circulation, armoires électriques, plaques de rues, etc.) », signale l’internaute qui remarque toutefois « une amélioration notable des délais de traitements de l’affichage sauvage est des graffitis » depuis plusieurs mois.
Mais ça, c’était avant. Selon l’internaute, le nouveau marché serait un énorme échec pour la propreté des rues et le problème serait lié à des « économies budgétaires ». Pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ce nouveau contrat décrit comme une stratégie du chaos, nous sommes allés à la rencontre de Colombe Brossel, l’adjointe à la maire de Paris en charge de la propreté de l’espace public. Nous avons également joint l’association des usagers « Dans ma rue », qui réunit les contributeurs de l’application éponyme qui permet aux Parisiens de signaler des anomalies sur la chaussée.
FAKE OFF
Oui, un nouveau marché a bien été passé en 2022 et il est effectif depuis la mi-novembre. Mais le changement n’est pas aussi radical que ce que présente l’internaute. Il n’y a pas un avant et un après appel d’offres. Auparavant, les usagers de la chaussée parisienne pouvaient facilement signaler les anomalies sur l’espace public, via l’application « Dans ma rue ».
« Un nouvel onglet spécifique dans la catégorie « graffitis » permet aux Parisiens de signaler les inscriptions haineuses dans les rues de la Ville afin qu’elles soient effacées au plus vite. L’application permet en quelques clics et une photo d’informer les services gestionnaires », expliquait alors le site de la Mairie de Paris. A chaque signalement, une équipe était donc (normalement) dépêchée sur place.
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François Louis, directeur de l’association des usagers de l’application « Dans ma rue » a bien été consulté en amont de l’appel d’offres qui devait être renouvelé après quatre ans d’ancienneté. « Ce renouvellement était nécessaire car il fallait améliorer le marché et le sécuriser. Depuis 2018, il y avait beaucoup d’amendements qui avaient été passés et le marché devenait un peu difforme », explique le directeur de l’association. En tout, cinq lots ont été attribués à trois prestataires.
« Un apport dans le marché »
Mais alors quel est le problème avec le nouveau marché ? D’après les internautes, le nettoyage a été réduit à une visite annuelle, ce qui laisserait de moins en moins de temps aux équipes dédiées pour traiter les incivilités rencontrées. Mais d’après Colombe Brossel, il s’agit plutôt d’un ajout qui n’existait pas auparavant. « Ça n’enlève rien au fait qu’on puisse demander une intervention en plus », rassure l’adjointe. « Mais au moins une fois par an, il y aura un nettoyage. C’est un apport dans le marché ». Les internautes peuvent donc souffler : s’ils aperçoivent un graffiti sur une armoire électrique, par exemple, l’incivilité peut toujours être signalée.
D’autres améliorations sont à noter, tant sur le fond que sur la forme, assure l’élue Colombe Brossel. Avec le nouveau marché, un nouveau mécanisme de territorialisation des actions se met en place au sein des arrondissements qui seront désormais chargés de piloter les lieux d’interventions en matière de propreté. « Les besoins ne sont nécessairement pas les mêmes selon les arrondissements. Le but est donc de leur donner plus de moyens », indique l’adjointe à la maire de Paris.
Des lieux plus importants selon les arrondissements
Autre nouveauté applaudie par l’association des usagers « Dans ma rue » : le délai de traitement des signalements qui a été raccourci de quatorze jours à une semaine. « Ce sont les maires des arrondissements qui déterminent quelles sont les voies qui ont suffisamment d’importance pour être traitées en une semaine », souligne François Louis. Autre nouveauté : les équipes sur place devront envoyer une photo avant/après auprès du signalement effectué.
« Des équipes dédiées en permanence »
Pour François Louis, il y a certes une raison budgétaire, mais ce n’est pas forcément lié à une mauvaise gestion du dossier. « Le budget n’a pas réduit, bien au contraire il a explosé car les signalements ont été de plus en plus nombreux ». D’après l’adjointe à la Mairie de Paris, le budget est passé de 4 millions d’euros à « moins de 7 millions ». « Ça a évidemment un impact sur le niveau d’interventions ».
D’après le directeur de l’association, il s’agit davantage d’une question opérationnelle. Les prestataires n’auront plus à traiter le signalement au cas par cas, mais pourront également s’occuper des incivilités trouvées autour. « Il pourra y avoir un vrai nettoyage du quartier, en traitant tout à la fois », confirme Colombe Brossel.
Alors pourquoi ne venir qu’une seule fois par an ? « Ils ne vont pas prendre un mois et repeindre tous le mobilier, ça va s’organiser de façon tournante. Des équipes seront dédiées en permanence pour repeindre le mobilier », conclut ce dernier qui estime que le nouveau marché évoluera également avec le temps.
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