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| - Gabriel Attal a affirmé mercredi qu'un quart des candidats du Rassemblement national a déjà tenu des propos racistes, antisémites ou homophobes.Un chiffre qui s'appuie sur une carte mise en ligne par son équipe de campagne, d'après nos informations.Il s'agit toutefois d'une exagération de la part du Premier ministre.
Alors que les cadres du Rassemblement national œuvrent à la "dédiabolisation" depuis de nombreuses années, le passé numérique de certains candidats aux élections législatives remonte à quelques jours du second tour. Si bien que d'après Gabriel Attal, un quart d'entre eux aurait tenu "des propos racistes, antisémites ou homophobes" sur les réseaux sociaux. Un chiffre répété ce mercredi 3 juillet par le Premier ministre, notamment au micro de LCI (vidéo en tête de cet article). "Ceux-là ne se sont pas retirés", avait insisté le Premier ministre plus tôt dans la journée au micro de France inter, affirmant que le "risque de cette élection, c'est que ces candidats soient majoritaires à l'Assemblée nationale et que certains d'entre eux arrivent au gouvernement". Mais que sait-on de ce chiffre ?
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Une cinquantaine de profils aux propos racistes ou homophobes
Le chef du gouvernement s'appuie sur une carte du "tour de France de la honte", disponible en ligne, selon son entourage. D'après nos informations, elle a été réalisée par l'équipe de campagne de la majorité présidentielle afin de répertorier les candidats du Rassemblement national jugés problématiques. À l'heure où nous écrivons ces lignes, 160 profils sont recensés. Toutefois, cette proportion ne correspond pas aux seuls candidats qui auraient tenu des propos racistes, homophobes ou antisémites. Elle comptabilise également l'ensemble des profils qui possèdent des liens avec la Russie, qui ont tenu des propos complotistes ou climatosceptiques ou encore tous ces anciens élus suspectés de fraude sans nécessairement avoir été condamnés. Apparait ainsi, sur cette carte, le nom de Sébastien Chenu, accusé d'avoir recruté sa mère comme assistante parlementaire, sans avoir été condamné pour cela.
On retrouve aussi Christophe Barthès, ce candidat dans l'Aude qui remet en question l'influence de l'homme sur le réchauffement climatique, Alexis Jolly, soupçonné par le conseil régional de fraude aux certificats fiscaux et d'arrêts de travail abusifs ou encore Charles Prats, fervent relais de la désinformation relative à la fraude sociale en France. La carte prend par ailleurs en compte des candidats qui ne se présentent pas sous les couleurs du Rassemblement national, comme Louis-Joseph Pecher, qui a perdu son investiture à cause de propos antisémites et homophobes ou Pierre-Nicolas Nups, candidat du Rassemblement de la droite nationale avec le slogan polémique "Donnons un avenir aux enfants blancs".
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S'il s'agit bien de profils qui peuvent interpeller, ils n'ont pas tous été épinglés pour leur position xénophobe ou homophobe, contrairement à ce que laisse entendre Gabriel Attal. Reste que des dizaines de candidats et candidates du parti d'extrême droite ont effectivement affiché des positions condamnables sur leurs réseaux sociaux. Parmi eux, Noël Lude, qui a publié le 1er juin un visuel comparant un guichet de la Caf au "troisième lieu saint de l'islam", ou Marie-Christine Sorin qui estimait en janvier que "toutes les civilisations ne se valent pas". Au total, nous avons recensé au moins 45 profils épinglés pour avoir tenu des propos racistes, antisémites ou homophobes. Avec 524 candidats RN ou RN-LR dont 39 déjà élus, cela correspond donc à près d'un candidat sur dix.
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