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| - L’écologiste Marine Tondelier regrette un manque d’ambition du gouvernement pour réduire les liaisons en avion entre villes françaises.Elle assure que le décret en ce sens, adopté en mai dernier, n’a entraîné la suppression que de 2,5% des vols intérieurs.Un chiffre confirmé par le dernier rapport de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).
Un décret publié en mai vise à interdire en France les lignes aériennes intérieures de courtes distances. Quatre mois après, le 8 septembre, Marine Tondelier regrette que seules trois lignes aériennes aient été supprimées. "On a annoncé que les vols intérieurs en avion seraient interdits quand on peut faire 2 heures 30 de manière directe en train. Il n’y a que 2,5% des vols intérieurs qui ont été interdits", a fait remarquer la secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts (EELV). "Il y a eu des dérogations dans tous les sens."
Environ 5000 vols supprimés
Seule une fraction des vols ont-ils été interdits par la mesure du gouvernement ? Pour le savoir, TF1info a sollicité la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), qui assure un suivi du trafic aérien dans l’Hexagone. Celle-ci confirme que l’évolution législative intervenue au printemps conduit à la suppression d’environ 5000 vols. Un chiffre à comparer avec les quelque 200.000 vols intérieurs comptabilisés à l’échelle d’une année en France. Ce qui correspond bien aux 2,5% de vols intérieurs supprimés évoqués par Marine Tondelier
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Les liaisons qui ont été ciblées sont au nombre de trois : celle entre Bordeaux et Paris-Orly, celle qui relie Nantes à Paris-Orly, et la dernière entre Lyon et Paris-Orly. Notons, comme l’a fait Le Monde, que plus ou moins 500.000 passagers sont concernés à l’échelle d’une année, sur les 16 millions qui effectuent des vols intérieurs (soit 3,1%).
Les ambitions du gouvernement revues à la baisse ?
"Engagement tenu", avait réagi Emmanuel Macron le 23 mai lorsque le décret entérinant la suppression des trois lignes avait été publié. Pas suffisant pour une partie de l'opposition, à commencer par les écologistes, qui avait déploré que la mesure ait été édulcorée. À l’origine, les travaux de la Commission Citoyenne pour le Climat (CCC) proposaient en effet de supprimer les lignes aériennes intérieures en cas d’alternative de moins de quatre heures en train. Ce sont finalement les vols dont l’alternative en train dure moins de 2 heures 30 qui ont été supprimés.
Dans le même temps, ont été exclues de la mesure les lignes dont le trajet alternatif nécessite un changement de train. Ainsi que celles ne permettant pas aux voyageurs de rester au minimum 8 heures sur place ou pour lesquelles l’offre ferroviaire est jugée insuffisante. Si les recommandations de la CCC avaient été appliquées à la lettre, on estime que près de 35.000 vols annuels auraient été supprimés, soit près d’un vol sur cinq. La loi Climat et résilience de 2021, quant à elle, laissait présager que 8 liaisons et 12.000 vols annuels seraient interdits. Le décret finalement adopté au printemps s’est donc révélé moins ambitieux.
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