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| - L'influenceur GMK a offert une Rolex à Inoxtag dans une vidéo devenue virale ce vendredi.Des internautes accusent les deux hommes d'en profiter pour bénéficier de déductions d'impôts.L'occasion de revenir sur le régime qui encadre l'affichage de produits en ligne.
En gravissant l'Everest, il avait pris conscience du "luxe" des vies occidentales. En revenant, il se voit offrir une Rolex. Pour féliciter Inoxtag de sa prouesse (nouvelle fenêtre), GMK a offert au jeune homme une montre de luxe de cette marque. Une scène a été filmée par l'équipe de l'influenceur connu pour ses collections de voitures de luxe, cumulant des dizaines de millions de vues depuis le 4 octobre. Le cadeau a suscité de vives réactions, tant il apparaît en contradiction avec les valeurs prônées par le YouTubeur dans le film de son ascension .
Au-delà des critiques sur ce "double discours", des abonnés accusent surtout les deux hommes de chercher à contourner l'administration fiscale. "J'ai appris récemment que les influenceurs filment toujours les objets de valeur comme ça ils peuvent les faire valoir en frais professionnels", lit-on par exemple dans une publication (nouvelle fenêtre) vue plus de 2,7 millions de fois à ce jour. "La fameuse technique pour moins payer d'impôts", relève un autre internaute. Mais cette pratique permet-elle réellement aux quelque 150.000 influenceurs français de déduire des produits de luxe de leur imposition ?
Tous les cadeaux entrent dans le chiffre d'affaires
Interrogée sur la source de cette rumeur, l'internaute en question affirme avoir "appris ça dans Oshi no ko", une série de mangas japonaise. Disponible en France depuis deux ans, elle met notamment en scène un personnage qui est une influenceuse. Une source peu crédible, d'autant qu'elle est originaire du Japon, où le modèle économique des influenceurs n'est pas similaire au français.
En France, le législateur a récemment construit un régime spécifique pour ces nouveaux métiers (nouvelle fenêtre). La loi du 9 juin 2023 encadre leur pratique et amène de nombreux éclaircissements quant aux obligations des acteurs de l'influence commerciale. Et particulièrement vis-à-vis des cadeaux. Dans un guide (nouvelle fenêtre) à destination des influenceurs, le ministère de l'Économie est très clair. Quel que soit le statut de l'influenceur, les cadeaux obtenus grâce à des annonceurs "doivent être déclarés dès le premier euro". Une règle qui s'applique y compris dans le cas de produits reçus de manière non sollicitée. Si l'influenceur ne souhaite pas l'objet, il doit le renvoyer. Sinon, il doit le déclarer à partir de la somme affichée sur la fiche fiscale envoyée par l'entreprise.
"Tous les giftings", ces produits ou services offerts gratuitement, "dont les influenceurs parlent ou qui sont visibles doivent être fiscalement notés comme cadeau en nature et donc comptabilisés dans leur chiffre d'affaires", résume Myriam Ouni, fondatrice de l'agence et du podcast Influence corner. "Il n'y a donc aucune déduction, c'est même plutôt le contraire."
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Et qu'en est-il dans le cas des influenceurs qui "testent" (nouvelle fenêtre) des produits ? Sont-ils considérés comme des frais professionnels ? Là encore, la loi est très claire. L'administration fiscale permet de déduire une partie des frais engagés dans un usage exclusivement professionnel. Un influenceur peut donc déclarer un achat comme relevant d'un frais professionnel, mais dans le seul cas où celui-ci est réellement essentiel à l'activité professionnelle.
"Si un influenceur fait la promotion d'un téléphone acheté par ses soins puis l'utilise pour être en contact avec les marques, cela peut rentrer dans des frais d'acquisition de matériel professionnel. S'il ne l'utilise que pour la création d'une vidéo, alors il ne peut pas du tout le déduire de ses impôts", nous explique Myriam Ouni.
Reste qu'aux yeux de cette spécialiste en campagnes d'influence, celle menée par GMK et Inoxtag interpelle, tant elle manque de transparence. "Si un ami a simplement offert à Inoxtag une Rolex devant une caméra, il n'a pas besoin de la déclarer. Mais s'il y a un accord avec la marque, alors ça devient une collaboration commerciale, et l'objet entre dans le chiffre d'affaires." Quoi qu'il en soit, ni l'un, ni l'autre ne bénéficieront d'une quelconque ristourne aux yeux du Fisc. Encore faudrait-il qu'ils suivent les règles. Cet été, l'administration chargée des fraudes a épinglé la moitié des nouvelles stars des réseaux sociaux.
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