schema:text
| - Le député PS Boris Vallaud plaide pour un meilleur accompagnement de la dépendance, assorti de moyens supplémentaires.Aujourd'hui en France, "8 Ehpad sur 10 sont en déficit", alerte-t-il.Attention : si ce chiffre provient d'une étude sérieuse de la Fédération hospitalière de France, il concerne uniquement les Ehpad publics.
Pour Boris Vallaud, l'État doit prendre à bras-le-corps le chantier de la dépendance en France, et apporter des solutions concrètes et des moyens. À l'occasion de rencontres organisées par le Medef, le député socialiste a pris part à une table ronde, aux côtés notamment du président de l'Association des maires de France (AMF) David Lisnard.
L'élu PS, remonté, a évoqué la "réalité des dépenses sociales" et mis en avant les besoins criants de moyens pour la prise en charge de la dépendance. Celle-ci aurait besoin selon de 10 milliards d'euros supplémentaires, tandis que "vous avez 8 Ehpad sur 10 qui sont en déficit en France". Un chiffre qui interpelle.
Des Ehpad publics face à de multiples difficultés
D'où provient cette estimation, lancée par Boris Vallaud ? D'une étude réalisée par la Fédération hospitalière de France (FHF) dévoilée en janvier. Un document accessible en ligne et qui liste une série de difficultés auxquelles font face ces établissements. La FHF met ainsi en avant "une généralisation des situations déficitaires", avec "85 % des Ehpad" qui prévoyaient "un déficit pour l’année 2022 (contre 45 % en 2019)". Attention toutefois : il s'agit là d'observations relatives aux Ehpad publics.
Comme le précise en préambule l'étude, "les résultats colligent la situation de plus de 350 Ehpad publics (autonomes et rattachés à un centre hospitalier)". Des établissements, qui représentent "plus de 47.300 lits d’hébergement permanent Ehpad – soit environ 20% des places d’Ehpad publics relevant de la fonction publique hospitalière – répartis dans l’ensemble des régions". Il n'est ainsi pas questions des structures privées, qui disposent d'une plus grande liberté dans la fixation de leurs tarifs et leur gestion budgétaire.
Covid, scandale Orpea, inflation... autant de maux
La FHF a mis en garde, soulignant que ses résultats étaient "prévisionnels". Les établissements sondés ne pouvaient en effet pas préjuger avec exactitude du déroulement de la fin d'année au moment où ils ont été consultés. Pour autant, le constat se révélait sévère : "des difficultés de court terme de trésorerie" étaient à déplorer, "plus de 60% des Ehpad" ayant fait état de difficultés financières au cours de l'année écoulée. Mais aussi une réduction de la capacité d’auto-financement. Elle a été notable pour 9 Ehpad sur 10 entre 2019 et 2022.
Comment expliquer que les Ehpad soient aussi fragilisés ? Plusieurs éléments s'additionnent : la crise du Covid et le scandale Orpea ont entraîné une légère diminution du taux d’occupation (un recul d'environ 3% en trois ans), mais les établissements ont aussi souffert de l'inflation. Alors que les dépenses de fonctionnement ne cessaient d'augmenter, les tarifs n'ont connu qu'une évolution contenue, avec une progression de 1,33%. Pas de quoi compenser, donc, d'autant que les Ehpad étaient dans le même temps contraints de tenir compte des revalorisations salariales des personnels. Que ce soit via la hausse du point d’indice de la fonction publique ou des mesures incluses dans le second volet du Ségur.
Le financement des Ehpad, devenu un sujet critique, a fait l'objet d'un rapport parlementaire remis fin juillet au gouvernement. Les aides financières réservées aux résidents étaient alors jugées peu lisibles et "inéquitables", suggérant un besoin d'évolution et de réforme. La rapporteuse du texte (une députée PS), a indiqué qu'une "réforme globale" du financement des Ehpad serait nécessaire, suggérant qu'il soit assuré par les agences régionales de santé et plus aux départements comme c'est le cas actuellement.
Avant d'envisager de potentielles évolutions en profondeur, le gouvernement a quant à lui indiqué vouloir répondre aux difficultés de trésorerie des Ehpad. En cette rentrée, une commission doit dans chaque département accorder "des aides ponctuelles ou des souplesses dans le paiement des dettes sociales ou fiscales". Une enveloppe de 100 millions d'euros est débloquée dans ce but, tandis qu'un "co-financement" est "recherché avec les départements".
Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur Twitter : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.
|