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  • La vidéo d'un jeune Thaïlandais en train d'exulter a cumulé en quelques jours plus de 50 millions de visionnages sur les réseaux sociaux.En légende, on nous explique qu'il vient d'être exempté de deux ans de service militaire, à l'issue d'un tirage au sort imposé à tous les garçons de 21 ans.Si cette méthode de conscription à de quoi surprendre, elle est pourtant utilisée depuis des décennies malgré les critiques qui l'entourent. Les images d'un jeune homme thaïlandais très heureux – le mot est faible – se sont répandues à toute allure en ligne ces derniers jours. En l'espace d'une semaine, la vidéo qui le montre en train de s'écrouler de joie a été consultée plus de 50 millions de fois. Au premier abord, difficile pourtant de comprendre un tel enthousiasme : l'intéressé se trouve au milieu d'un vaste bâtiment et tire un bulletin au sein d'une urne, tandis qu'autour de lui se trouvent des militaires. Il détourne d'abord le regard, visiblement anxieux, avec qu'une annonce au micro le fasse exulter. Le message qui accompagne cette séquence nous apporte des éclairages : ce garçon soulagé viendrait d'éviter un service militaire de deux ans. "En Thaïlande, tous les hommes âgés de 21 ans doivent participer à une loterie de conscription militaire", explique-t-on (nouvelle fenêtre). Les participants doivent piocher un bulletin à l'aveugle. Si celui choisi est de couleur rouge, il "impose jusqu'à deux ans de service militaire". Un noir, en revanche, "accorde une exemption". Une particularité thaïlandaise depuis 1954 Rien que sur Instagram, cette vidéo a été commentée près de 10.000 fois. C'est pourtant sur le réseau TikTok que l'on retrouve la publication d'origine (nouvelle fenêtre), mise en ligne le 3 avril. Celle-ci nous apprend qu'elle a été tournée dans le district de Khuan Khanun, dans le sud de la Thaïlande, une région proche de la Malaisie. Visiblement amusée, la jeune femme qui a posté la séquence invite en légende les soldats à prendre soin de son "ami". Il est ainsi vraisemblable que le garçon très soulagé que l'on observe aux côtés des militaires soit l'un de ses proches. Lorsque l'on découvre une telle scène, il est légitime de se demander si ces tirages au sort sont généralisés en Thaïlande pour acter la conscription des jeunes hommes ou pour entériner leur exemption de service militaire. Des doutes qui sont rapidement levés, puisque de nombreux témoignages viennent attester de cette pratique. Un groupe de chercheurs a d'ailleurs détaillé (nouvelle fenêtre) l'histoire et les ressorts de ces rendez-vous annuels, programmés chaque mois d'avril. Les spécialistes rapportent qu'en 1954, en pleine Guerre froide, les autorités thaïlandaises ont rétabli une conscription obligatoire. C'est à cette époque que le système des bulletins noirs et rouges ont été introduits, avec ce fameux système de tirage au sort. Concrètement, les garçons thaïlandais sont tenus de s'inscrire sur des listes à leurs 18 ans, auprès des autorités locales. Ce n'est que quelques années plus tard, à leurs 21 ans, qu'ils sont convoqués et accueillis par des militaires. Un rendez-vous traditionnel en avril, au cours duquel sont notamment pratiqués des examens physiques. S'il est interdit de refuser la conscription, en pratique, tous les jeunes Thaïlandais ne vont pas effectuer leur service militaire. Ceux qui se portent volontaires sont bien entendus accueillis à bras ouvert, rejoignant les rangs de l'armée pour un an. Ils représentent environ 40% des 100.000 recrues attendues chaque année. C'est pour déterminer quels seront les individus qui formeront les 60% restants que le système de tirage au sort a été mis en place. Sont d'emblée exclus les jeunes qui mesurent moins d'1 mètre 60, ou bien encore ceux qui présentent certains handicaps ou maladies. Les étudiants partis durant leur cursus à l'étranger peuvent bénéficier d'un report, mais il n'est en théorie pas possible d'obtenir une exemption pour un tel motif. Les jeunes non volontaires jugés "aptes" sont alors invités à tirer au sort un bulletin de couleur. Celui en rouge est synonyme de service militaire, d'une durée plus longue que pour les recrues qui se sont présentées de leur plein gré. Deux ans au total de service les attendent, au cours desquels emplois ou études sont mis entre parenthèses. La vidéo virale relayée en ligne illustre bien ces cérémonies, qui voient se rassembler de très nombreux garçons de 21 ans, originaires d'une même région. Année après année, des scènes similaires se répètent : l'appréhension des uns, l'attente pour tous et une forme de désarroi – aussi – pour ceux qui espéraient tirer un bulletin noir synonyme d'exemption. Au total, près de 15% des participants à ces tirages au sort sont finalement appelés à effectuer leur service militaire. Une tradition aussi ancrée que critiquée En Thaïlande, la conscription est un sujet régulier de débat. Des partis politiques comme "Move Forward" militent ainsi pour sa suppression. Une position que partage John Draper, directeur du Centre d'enquête sociale de l'Université de Khon Kaen et chercheur sur l'armée thaïlandaise. "Depuis la fin de la guerre froide", il n'y a selon lui "plus de justification militaire au service militaire obligatoire en Thaïlande", a-t-il confié à Al Jazeera (nouvelle fenêtre). Le spécialiste note également que le service militaire thaïlandais "soutient un système militaire féodal et pléthorique, avec des ratios généraux/soldats parmi les plus élevés au monde". Difficile pour autant de remettre en cause cette tradition, a fortiori dans un pays où l'armée joue un rôle prépondérant dans le fonctionnement de la société et des institutions. Elle forme ainsi une forme de symbiose avec la monarchie et le gouvernement. Notons que l'objection de conscience, bien que rarement reconnue, a été proposée sans succès lors de la rédaction de la Constitution de 1974. Des observateurs soulignent que les membres des milieux les plus favorisés parviennent souvent à échapper au service militaire en Thaïlande, si bien que celui-ci concerne en tout premier lieu de jeunes hommes des classes moyennes et inférieurs. Des conscrits qui s'exposent au cours de leur passage sous les drapeaux à des violences et abus. Un rapport (nouvelle fenêtre) d'Amnesty International dévoilé en 2020 mettait ainsi en lumière des violences physiques, mentales et sexuelles au sein de l'armée, ciblant principalement ces jeunes recrues. À ces dérives, il faut aussi ajouter les accusations régulières de corruption entourant la conscription. Certains n'hésitent en effet pas à prendre le risque de soudoyer des responsables pour échapper à deux ans de service sous les drapeaux. Une démarche qui peut se révéler lourde de conséquences puisque sur le papier, chercher à se soustraire au service militaire est en théorie passible de peines de prison. Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur X : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.
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