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| - Quelques jours avant le décès du pape, le frère dominicain Paul-Adrien a évoqué dans une interview au "Figaro" un retour au premier plan des religions et un recul de l'athéisme.Un mouvement notable, selon ce quadragénaire devenu l'une des figures de la sphère catholique française en ligne.Malgré la hausse du nombre de baptêmes catholiques, une déchristianisation de la France accompagne depuis plusieurs décennies la progression régulière de l'athéisme.
Présenté comme "l’un des influenceurs les plus suivis de la sphère catholique française", le frère dominicain Paul-Adrien s'est entretenu (nouvelle fenêtre) à la mi-avril avec le Figaro, quelques jours avant que l'on apprenne la disparition du pape François. Très populaire sur YouTube, où il compte plus de 500.000 abonnés, le quadragénaire se réjouit de ce qu'il présente comme un regain de ferveur chez les jeunes.
"On nous avait prédit la fin du christianisme, la fin des religions, or nous assistons sur les réseaux à la fin de l’athéisme", assure le religieux. Il observe "la quête d’un héritage, d’une tradition, d’une certaine histoire" et glisse que "les gens veulent des réponses à leurs questions, des réponses simples". Des individus qui "attendent qu’on leur donne un peu d’espérance et que l’Église leur apparaisse comme une seconde famille". Dans ce contexte, "beaucoup se tournent vers l’islam ou de nouvelles religiosités. Le grand corps social, athée, militant est en train de fondre au soleil", analyse-t-il.
Athéisme et agnosticisme en progrès depuis de longues décennies
Certains chiffres relayés dans les médias peuvent donner le sentiment d'un retour en grâce du catholicisme en France, à commencer par ceux relatifs au baptême des adultes. La Conférence des évêques de France décrit (nouvelle fenêtre) ainsi une nette augmentation au cours des dernières années, particulièrement marquée chez les jeunes. Difficile pour autant d'en tirer des conclusions à grande échelle, les données relatives à la religion étant souvent fragmentaires dans notre pays.
L'Insee reconnaît (nouvelle fenêtre) que "le panorama statistique des religions en France est mal connu". En cause ? Le fait que "l'information n’est pas collectée dans le recensement" et ne figure que "rarement dans les grandes enquêtes de la statistique publique". C'est ainsi que l'enquête "Trajectoires et Origines" (TeO) apparaît comme "l'une des rares sources représentatives de la population résidant en France métropolitaine permettant d’étudier les affiliations et pratiques religieuses". Seul hic : sa périodicité, puisque la dernière édition présente des données qui portent sur 2019-2020.
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Que nous apprennent ces travaux sérieux ? Qu'une majorité de Français ne se revendique d'aucune religion. Le cap symbolique des 50% d'athées a été franchi ces dernières années (ils représentent 51% des 18-59 ans), soit une progression d'environ 10 points à l'échelle d'une décennie. Dans une France qui voit la religion reculer de manière globale, on constate toutefois des dynamiques assez variables en fonction des cultes. Ce dont témoigne l'infographie qui suit, partagée par l'Insee.
Sur un temps long, le recul du catholicisme interpelle. Quand 29% de la population s'en revendiquait il y a cinq ans, ce pourcentage s'élevait à 85% en 1962. La pratique religieuse baisse, elle aussi, si bien que l'on compte 8% de catholiques allant régulièrement à la messe. "Il y a un effondrement en cours", observait en 2023 la sociologue des religions Danièle Hervieu-Léger, interrogée (nouvelle fenêtre) par La Voix du Nord. Et de noter que "le Covid et la crise des abus (sexuels) ont accéléré le déclin".
En complément des travaux de l'Insee, on observe que des enquêtes d'opinion confirment le décrochage progressif de la religion catholique en France. À la question "Vous, personnellement, croyez-vous en Dieu ?", 51% des sondés ont par exemple répondu "non" en 2021, notait (nouvelle fenêtre) l'institut Ifop. Contre 44% en 2011 et 2004. En remontant davantage en arrière, on constate qu'en 1947, les Français étaient 66% à croire en Dieu.
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