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| - La multiplication des épisodes de sécheresse pourrait causer des dégâts considérables aux logements.En France, 10 millions d'habitations seraient vulnérables, assure un député de la majorité.Ce chiffre peut surprendre, mais il est mis en avant par des sources et études officielles.
Difficiles à supporter pour les écosystèmes et les organismes, les vagues de chaleur et de sécheresse constituent aussi un danger pour l'habitat. C'est en tout cas ce qu'assure le député Renaissance Vincent Ledoux, qui met en garde sur ces risques et participe avec la ministre des Collectivités territoriales, Dominique Faure, à des consultations sur la question. L'élu du Nord explique que "10 millions de logements sont potentiellement vulnérables" dans notre pays.
Des risques inégaux à l'échelle du territoire
Compte-t-on autant d'habitations concernées à l'échelle du territoire que l'avance l'élu ? Oui, si l'on en croit un récent rapport d'information sénatorial, dévoilé en début d'année. Le texte expose les risques de "retrait-gonflement des argiles (ou "RGA"), désignant "les dommages causés aux constructions par le phénomène naturel de rétractation des sols argileux, en période de sécheresse, suivi par le gonflement de ces sols lorsque la pluie revient". Il est nécessaire de se pencher sur la question, apprend-on, puisque "le phénomène [...] est très répandu en France : on estime que 48 % du territoire national connaît une exposition moyenne ou forte au RGA". À l’échelle nationale, pas moins de "10,4 millions de maisons individuelles connaissent un risque RGA fort ou moyen, ce qui représente 54,2 % de l’habitat individuel".
Ces données ne sont pas produites directement pas les sénateurs, mais proviennent du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), le service géologique national. En 2019, il a réalisé une mise à jour de sa carte d'exposition du territoire au phénomène de retrait gonflement, avec trois échelles : faible, moyenne et élevée. Quand la Bretagne ou la Corse se révèlent globalement épargnées, la Nouvelle-Aquitaine et la région Centre-Val-de-Loire sont bien plus concernées.
Outre des données issues d'études géologiques, le BRGM s'est aussi appuyé sur des informations "issues de la base des sinistres indemnisés liés aux événements climatiques (SILECC) de la Mission Risques Naturels". Une base présentée comme "représentative d'environ 70% du marché de l'assurance" et qui recense "près de 180.000 sinistres indemnisés au titre de la garantie catastrophe naturelle 'sécheresse' sur la période 1989-2017".
Si cette cartographie permet d'évaluer les risques actuels, il faut garder en tête que les dégâts causés par les sécheresses sur l'habitat devraient se multiplier à l'avenir. "Il est estimé que le coût cumulé de la sinistralité sécheresse, entre 2020 et 2050, représenterait un coût de 43 milliards d’euros, soit un triplement par rapport aux trois décennies précédentes", écrivent les sénateurs. Une hausse directement imputable au changement climatique et à l'activité humaine. Il est en effet rappelé que les scientifiques tablent sur la récurrence accentuée d'une "sécheresse comparable à celle de 2003" dans le futur. "À raison d'une année sur trois entre 2020 et 2050", puis d'une "année sur deux entre 2050 et 2080."
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