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| - D’après une publication, l’humanité est menacée à l’horizon 2045, avec un taux de fécondité nul.Cette estimation, tirée d’un livre de deux scientifiques, ne concerne que les pays occidentaux.
Avec un taux de fertilité en chute libre, l’humanité court-elle à sa perte ? C’est tout le message d’une publication que l’on retrouve notamment sur le compte Twitter de Silvano Trotta. Celui qui est habitué à la désinformation en ligne s’interroge : "Taux de fécondité mondial à zéro en 2045 ?". Selon cet extrait, provenant de la chaine de télévision américaine CBS News, les scientifiques prédisent qu'à cet horizon, "le nombre de spermatozoïdes pourrait atteindre zéro" et par conséquent le taux de fertilité dans le monde.
Une chute de moitié des spermatozoïdes
Une estimation qui est en fait tirée d’un livre, publié en 2021 et intitulé Compte à rebours. Écrit par Shanna Swan et Stacey Colino, respectivement épidémiologiste et journaliste spécialisée en santé, il met en lumière une statistique intéressante, reprise dans de nombreux titres de presse, du Guardian au New York Times.
D’après les travaux de Shanna Swan, le nombre de spermatozoïdes dans les pays occidentaux a chuté de 59% entre 1973 et 2011. De quoi inquiéter suffisamment pour l’avenir de l’humanité, selon les autrices. En effet, si la tendance se poursuivait, elle conduirait à un taux nul de spermatozoïdes en 2045 et donc à un taux de fertilité proche de zéro. Selon l’ouvrage, l’omniprésence des produits chimiques et autres pesticides dans notre vie quotidienne en est la principale raison. Autrement dit, on peut considérer que ce problème n'est pas irréversible : la disparition annoncée des spermatozoïdes pourrait s'arrêter à condition que l'on en finisse avec l'utilisation de ces perturbateurs endocriniens.
Deux remarques cependant. D’abord, si cette hypothèse était amenée à se vérifier, cela ne signifierait pas qu’il n’y aura plus aucune naissance. En effet, et comme le constatent Shanna Swan et Stacey Colino, il existe des solutions à cette infertilité croissante chez les Occidentaux, favorisées par les politiques publiques. Comme aujourd'hui, les parents en devenir pourront ainsi se tourner vers des techniques comme la procréation médicalement assistée (PMA).
Ensuite, cette observation d'une infertilité grandissante ne concerne que les pays occidentaux. Pour ce qui est du taux de fécondité mondial, il faut se pencher sur les prévisions des Nations unies. Les dernières, qui datent de 2022, tablent, elles aussi, sur un déclin, mais moins important. "En 1990, le nombre moyen de naissances par femme était de 3,2", apprend-on. Près de trois décennies plus tard, en 2019, "ce chiffre était tombé à 2,5 naissances par femme" et en 2021, on l’estimait encore à 2,3 naissances par femme.
Finalement, pour 2050, alors que la planète devrait être peuplée de 9,7 milliards de personnes, "le taux de fécondité mondial moyen devrait être ramené à 2,1" naissances par femme, observe l’ONU. Soit le "niveau de fécondité nécessaire pour éviter un déclin de la population nationale à long terme (en l'absence d'immigration)", peut-on lire dans les précédentes prévisions de 2019. Cela peut s'expliquer par un meilleur contrôle de la fécondité dans les régions les plus pauvres, avec un accès simplifié à la contraception, mais aussi à un vieillissement de la population dans les régions les plus riches, comme en Europe.
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