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| - Les immigrés percevraient une allocation chaque mois sous forme d’une carte bancaire.Cette carte est allouée uniquement aux demandeurs d’asile, sous conditions.Par ailleurs, cette intox circule depuis son partage en 2016 par un ancien élu FN.
"Saviez-vous que chaque migrant reçoit une carte de paiement créditée chaque mois d’une allocation de demandeur d’asile ?" Ces derniers jours, des tweets comme celui-ci (nouvelle fenêtre) font état d’avantages financiers accordés aux immigrés en France, au moyen de cartes bancaires mises à leur disposition. Pour cet autre compte (nouvelle fenêtre) sur X, "cette carte est créditée tous les mois de 500 euros. ÉVIDEMMENT qu’ils veulent tous venir en France".
Une affirmation que l’on retrouve déjà partagée (nouvelle fenêtre) au mois de septembre, sur le même réseau social. Elle n’est pas vraie pour autant.
Une carte de paiement, sans découvert
Une photo est jointe au premier tweet : celle d’une carte de débit remise par "l’OFII", sur laquelle figurent, en bas à gauche, les lettres "ADA". En réalité, l’octroi de cette carte est parfaitement encadré et se fait sous forme d’allocation pour demandeur d’asile (ADA, donc). D’ailleurs, il ne s’agit pas réellement d’une carte bancaire puisqu’elle fait office de carte de paiement depuis 2019 et n’a pas de possibilité de découvert.
Elle sert surtout à accueillir le versement d’une allocation journalière, dont la somme (nouvelle fenêtre) varie de 6,80 euros par jour pour une personne à 37,40 euros pour dix personnes. Cela représente une allocation mensuelle de 206,80 euros, affectée d’un supplément de 3,40 euros par personne et par jour. Un montant qui dépend donc de la situation familiale du bénéficiaire, mais qui reste loin des 500 euros évoqués plus haut.
Ensuite et surtout, elle ne bénéficie pas à l’ensemble des personnes immigrées, mais seulement aux demandeurs d’asile majeurs, sous certaines conditions. Parmi ces critères d’éligibilité, le fait d’avoir accepté la place d’hébergement proposée. Cette allocation est bien gérée par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), comme on peut le constater sur ce post Facebook (nouvelle fenêtre) de 2020, mais son versement est assuré par l’Agence de services et de paiement (ASP).
107.000 foyers bénéficiaires en 2023
De plus, l’ADA est encadrée dans le temps. Elle devient effective "après le dépôt de la demande d'asile auprès de l'Ofpra", l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, et prend fin lorsqu’une décision est prise sur cette même demande d’asile ou en cas de départ de France.
Fin 2023, "107.000 foyers sont allocataires de l’ADA, soit une baisse de 6,6 %" par rapport à la fin de l'année 2022 où l'allocation était versée à "114.600 foyers", selon les chiffres de la Drees (nouvelle fenêtre), le service de statistiques du ministère de la Santé. Une proportion moindre par rapport aux quelque 5 millions d’immigrés vivant en France en 2023, d'après l'Insee (nouvelle fenêtre). Par ailleurs, ces 107.000 foyers ne demandent pas tous l’asile : certains bénéficiaires de l’ADA sont des étrangers couverts par la protection temporaire ou des victimes de proxénétisme.
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En remontant le fil, on s’aperçoit que cette rumeur persiste depuis plusieurs années : TF1info y revenait en 2019 (nouvelle fenêtre), à l’occasion des élections européennes et de sa reprise par Marine Le Pen. Car elle trouve ses origines à l’extrême droite et remonte au moins à 2016 lorsque Bernard Monot (nouvelle fenêtre), un ancien eurodéputé FN, avait partagé la fameuse photo d’une carte permettant "d’effectuer des retraits pouvant aller, selon les cas, jusqu’à presque 40 euros par jour". Voilà donc près de dix ans que la fausse rumeur est régulièrement contrecarrée, mais qu’elle reste présente dans le débat public.
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