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| - La municipalité parisienne se félicite du nombre d'arbres plantés en un semestre dans la capitale.Parmi les 25.000 arbres annoncés, on compte toutefois essentiellement de jeunes plants, avec une répartition très inégale.L'une des méthodes utilisées pour les plantations suscite par ailleurs des interrogations sur sa viabilité à long terme.
Paris en passe de devenir une jungle urbaine ? Si la municipalité socialiste ne se hasarde pas à une telle promesse, elle entend toutefois multiplier les plantations d'arbres dans la capitale. Anne Hidalgo s'est d'ailleurs réjouie (nouvelle fenêtre) ces derniers jours du nombres d'arbres plantés en l'espace de six mois : 25.000, assure-t-elle, soit "toujours plus de nature" pour "permettre à notre ville de se rafraichir".
Sans tarder, des voix se sont élevées pour mettre en doute ce chiffre. "Aligner les mensonges ne les rendra pas plus réels", lancent (nouvelle fenêtre) certains internautes en réponse, n'hésitant pas à user du mot-clé "#saccageparis" sur les réseaux sociaux.
25.000 plantations, un chiffre attesté mais à nuancer
"Plus de 250 professionnels du Service de l’Arbre et des Bois de la Ville ont été mobilisés pour réaliser ces plantations. En six mois, ils ont planté précisément 25.168 arbres et arbustes dans tout Paris", peut-on lire sur le site officiel de la ville. Celui-ci fournit (nouvelle fenêtre) d'ailleurs des détails sur les emplacements qui ont été retenus à travers la ville.
La carte ci-dessus nous montre que les trois quarts des arbres plantés l'ont été hors de Paris intra-muros. En effet, ils sont venus verdir les bois de Boulogne et de Vincennes, ainsi que les abords du boulevard périphérique. Les 5e, 6e, 1er et 10e arrondissements sont les moins bien dotés, avec respectivement 17, 40, 56 et 60 arbres plantés. Loin du 15e arrondissement, où la municipalité en annonce 3.035. Dans le 15e justement, cela s'explique par un effort concentré dans les jardins et cimetières, les plants ajoutés dans les rues ne comptant que pour 1% du total des arbres plantés.
Toujours grâce aux statistiques fournies par la Mairie de Paris, on apprend (nouvelle fenêtre) que 804 arbres sur les plus de 25.000 sont nouveaux dans les rues de la ville. Cela s'explique par le fait qu'une partie agrémente bois, jardins et autres cimetières, mais aussi par les besoins de renouvellement. Des arbres abattus ou morts sont en effet remplacés (2.474 selon les chiffres officiels), si bien que ces nouvelles plantations n'en sont pas vraiment, se contentant d'en remplacer de plus anciennes. Au total, depuis novembre 2022, moins de 10 arbres ont été plantés dans les rues de chacun des arrondissements suivants : le 1er, 2e, 3e, 4e, 6e, 7e, 9e, 10e ainsi que le 16e.
Une forte mortalité des arbres à redouter ?
L'implantation des 25.000 arbres explique que ces derniers ne soient pas toujours "visibles" par les Parisiens, en particulier ceux qui n'empruntent pas le périphérique ou qui ne se rendent pas régulièrement dans les bois de Boulogne ou de Vincennes. Un autre élément contribue à l'expliquer : le fait qu'une majorité des arbres plantés soient plutôt des arbustes, ou de très jeunes plants. Ces derniers sont notamment utilisés pour le développement de ce que la municipalité qualifie (nouvelle fenêtre) de "micro-forêts".
Pour planter 170.000 arbres d'ici à 2026, la majorité socialiste explique (nouvelle fenêtre) miser sur "la plantation de forêts urbaines à croissance rapide via la méthode Miyawaki", qui "consiste à planter densément des essences d’arbres natives de la région". Sur une surface réduite d'un mètre carré, ce sont pas moins de trois plants qui se côtoient. La promesse est séduisante : "Une forêt autonome et haute de plusieurs mètres en trois ans seulement", mais des spécialistes émettent des doutes quant à l'avenir des espaces végétaux créés par le biais de cette méthode de plantation, plus couramment utilisée dans des milieux tropicaux.
En Europe, souligne (nouvelle fenêtre) le site Reporterre, "l’une des rares études scientifiques (2010) sur l’efficacité de cette méthode, réalisée en Sardaigne dans un milieu naturel, fait état (nouvelle fenêtre) d’une mortalité des arbres comprise entre 61 et 84% au bout de douze ans". La mortalité des plants qui doivent verdir Paris sera donc à surveiller avec attention à moyen et long terme.
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