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| - Une vidéo est censée montrer l'enrôlement de force d'un civil ukrainien pour la guerre.Les autorités locales ont communiqué et évoqué un homme "appelé à la mobilisation".
Luttant contre les Russes sur son sol, l’armée ukrainienne procède-t-elle à des enlèvements pour regarnir ses rangs ? Oui, à en croire une vidéo partagée en ligne et montrant la maitrise par la force d’un homme en civil par deux militaires. Côté français, la séquence est surtout relayée (nouvelle fenêtre) le 3 juin par Florian Philippot, candidat aux européennes dont nous avons déjà vérifié ici (nouvelle fenêtre) ou encore ici (nouvelle fenêtre) les fausses informations.
Un homme "kidnappé en plein jour" ?
La tête de liste des Patriotes (nouvelle fenêtre) y voit "un enlèvement en pleine rue pour mobilisation de force, à Dnipro", une ville de l’est de l’Ukraine. La scène est partagée à partir du 1ᵉʳ juin, aussi bien sur X (nouvelle fenêtre) que sur Facebook et des chaines YouTube russes. Sur cet autre tweet, rédigé en serbe (nouvelle fenêtre), on parle d’une "mère désespérée" tentant de "défendre son fils kidnappé en plein jour (…) pour mourir au front".
Nous n’avons pas pu localiser exactement la scène, mais pouvons affirmer qu’elle se déroule en Ukraine. L’insigne portée par les hommes en treillis correspond à celle des militaires ukrainiens et les échanges se font dans leur langue. Selon la traduction que nous en avons faite, l’un des soldats intime au civil de se calmer, tandis que la femme qui tente de s’interposer demande des comptes aux militaires. Sur une autre vidéo, que nous avons retrouvée sur une chaine Telegram (nouvelle fenêtre) ukrainienne, on voit le même homme réussir à se libérer de l’emprise des soldats et s’enfuir.
Par ailleurs, l’autorité locale chargée de la conscription, le Centre territorial régional de recrutement et d'accompagnement social de Dnipropetrovsk, a raconté sa propre version des faits. "Il ne s'agit pas du travail d'un groupe d'alerte à la conscription, comme l'affirment les chaînes de propagande ennemies", affirme le centre sur Facebook (nouvelle fenêtre), selon qui "la vidéo montre les tentatives des militaires du centre territorial de recrutement et de soutien social d'empêcher un citoyen appelé au service militaire de commettre une infraction pénale".
L’homme en civil ne serait autre qu’un Ukrainien ayant reçu son ordre de mobilisation et ne s’étant présenté à aucune des convocations en vue de son service militaire. Il aurait alors tenté de s'enfuir sur la route du centre de recrutement, pendant qu’il était escorté par des soldats, le 1ᵉʳ juin. Pour rappel, une nouvelle loi sur la mobilisation (nouvelle fenêtre) a été approuvée par le gouvernement ukrainien, afin d’envoyer davantage d’hommes au front. Le texte a notamment abaissé l’âge légal du service militaire à 25 ans, contre 27 ans jusqu’ici.
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Il impose donc aux hommes en âge et en capacité de servir, de se rendre aux convocations émises par les centres régionaux de recrutement. "Nous tenons à vous rappeler que les militaires qui effectuent des activités de conscription sont des fonctionnaires qui exercent leurs fonctions sous la loi martiale et sont protégés par la loi", ajoute l’autorité locale de Dnipro.
Cette nouvelle campagne de mobilisation a inspiré la propagande prorusse, qui cherche avant tout à délégitimer ces appels à se mobiliser. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois depuis le début de la guerre que des vidéos, sans suffisamment de contexte (nouvelle fenêtre), apparaissent pour tenter de prouver que l’armée ukrainienne se livre à des enrôlements forcés de civils.
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