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| - Une vidéo devenue virale en ligne montre des enfants polonais en train de tirer avec des armes grandeur nature.Il s'agirait de cours "obligatoires sur le maniement d'armes" mis en place en Pologne, d'après l'internaute qui partage les images.La Pologne a effectivement introduit une formation dès le CM1 axée sur la sécurité et le maniement des armes à l'aide de simulateurs.
Si dans les cours de récré françaises, on joue parfois à se faire la guerre, les enfants polonais, eux, s'y prépareraient. Une vidéo devenue virale ce lundi 16 décembre montre de jeunes élèves dans un gymnase. Mais au lieu de sauter sur un trampoline ou de réaliser une pirouette, ils tiennent un fusil d'assaut et s'entrainent au tir. "La Pologne est devenue le premier pays de l'Union européenne à introduire des cours obligatoires sur le maniement des armes et le tir dans toutes ses écoles primaires", lit-on en légende de la vidéo vue plus de 3,5 millions de fois à ce jour. Nous avons voulu en savoir plus.
Un reportage tourné dans le nord de la Pologne
Si la vidéo a été partagée par des internautes, le logo visible en haut à gauche de l'image démontre qu'elle provient en réalité d'une source crédible. À savoir le média allemand Deutsche Welle. Publié le 12 décembre (nouvelle fenêtre), ce reportage traite effectivement du cas de la Pologne, qui a "rendu obligatoire l'apprentissage du maniement des armes à feu, principalement pour les écoliers". "Le cours d'armement est désormais obligatoire dans les écoles polonaises et pourrait bientôt devenir une activité favorite", affirme le journaliste en guise d'introduction alors qu'il montre les adolescents d'une école de Skarszewy, petite ville du nord du pays. Au cours du reportage, la menace russe (nouvelle fenêtre) est régulièrement évoquée comme principal argument pour justifier cette formation "unique en Europe".
Alors, que sait-on réellement de cette formation ? Intitulée "Éducation à la sécurité", elle a été introduite dans les collèges et lycées polonais dès 2018, afin de remplacer la "formation à la défense", jusque-là enseignée dans les établissements du secondaire. Mais c'est en 2022 qu'elle a été élargie aux plus jeunes élèves, du CM1 et du CM2. À l'origine de cette initiative, le ministre de l'Éducation alors en poste, Przemysław Czarnek. Membre du parti d'extrême droite Droit et justice (PiS), connu pour ses prises de position jugées sexistes et homophobes (nouvelle fenêtre), il a souhaité dès son arrivée au pouvoir, en 2020, réaliser une grande réforme de l'éducation. Et avait donné deux ans aux établissements pour mettre en place ce nouveau programme.
Depuis septembre, et malgré le départ du ministre d'extrême droite, "l'Éducation à la sécurité" est donc bien enseignée (nouvelle fenêtre) dès la fin du primaire afin de préparer les jeunes Polonais "à adopter un comportement et des réactions appropriés dans des situations présentant une menace pour la santé et la vie et dans les situations d'urgence". Sur le site du ministère (nouvelle fenêtre), on en découvre un peu plus sur le contenu de ce programme, qui possède beaucoup de cours théoriques. Il comprend ainsi un module sur "l'essence de la sécurité de l'État", qui vise à connaitre par exemple "la mission des forces armées de la Pologne, leur rôle, leurs tâches fondamentales dans le système de défense de l'État ainsi que la structure organisationnelle et l'armement". Une seconde partie consiste à "préparer les étudiants à agir dans des situations d'urgence", en distinguant par exemple "les signaux d'alarme".
Toutefois, ce nouveau programme comprend également deux phases très pratiques. L'une vise à "développer les compétences dans les bases des premiers secours" et l'autre à "façonner des attitudes défensives". C'est au cours de ces enseignements que les élèves de 8 à 9 ans apprennent la "préparation à l'entraînement au tir", les "règles pour une utilisation sûre et efficace des armes légères" et leurs "composants". À la fin de cette formation, ils doivent par ailleurs savoir "ajuster correctement les viseurs, réguler la respiration lors du tir et appuyer sur la détente". Des cours qui doivent "avoir lieu sur le terrain", précise le ministre de l'Éducation nationale. Avec des "répliques d'armes ou des armes d'entraînement".
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