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| - L'annonce d'une grève cette semaine à la SNCF fait grincer des dents le patron des Républicains, Eric Ciotti.Il évoque une "prise d'otage" des usagers et assure que les cheminots font grève chaque année depuis 1947.Une affirmation confirmée par les données de la SNCF, même si de nombreuses années ont été marquées par des mouvements sociaux d'une très faible envergure.
Eric Ciotti a estimé ce jeudi sur TF1 que les usagers de la SNCF se trouvaient "pris en otage" par les contrôleurs appelant à la grève (nouvelle fenêtre) pendant les vacances d'hiver. Outre la période de l'année choisie pour déclencher ce mouvement social, le chef de file Les Républicains fustige la récurrence des blocages, trop fréquents à ses yeux. "C'est honteux", lance le député, qui étaye son propos d'un chiffre marquant. Il indique ainsi que "depuis 1947, il n'y a pas eu une année où la SNCF n'a pas été en grève".
Des mobilisation récurrentes, mais à l'intensité très variable
Il est assez facile de vérifier les propos de l'ancien ministre. Pour cela, il suffit de s'intéresser aux données mises à disposition en libre accès par la SNCF. Parmi les multiples ressources proposées au grand public, on retrouve une comptabilisation (nouvelle fenêtre) des "journées perdues" par an en raison de mouvements sociaux, ainsi qu'un volume de jours perdus par agent. Les chiffres les plus récents portent sur l'année 2022, mais l'entreprise ferroviaire permet de remonter loin en arrière, précisément jusqu'à 1947.
On constate en un coup d'œil que l'affirmation d'Eric Ciotti est étayée par ces données. Alors que les effectifs ont oscillé entre
471.325 et 133.020 salariés, le nombre de jours "perdus" a pour sa part varié de 2500 (en 1956) à 4,68 millions (en 1968). Aucune année, observe-t-on, n'a été "épargnée".
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Ce constat effectué, il convient de noter que l'intensité des mouvements sociaux se révèle très variable d'une année à l'autre. Sur la période 1947-2022, le nombre de journées "perdues" par agent a été inférieure à une demi-journée à 17 reprises. L'année 1952 a par exemple été particulièrement calme sur le plan social : 11.500 journées de grève enregistrées en cumulé, pour un total de 411.749. Soit tout juste 0,03 jour par agent. A contrario, 1947, 1953 ou 1995 ont été traversées par des mouvements d'ampleur (plus de 5 jours de grève en moyenne par agent). C'est sans surprise que l'on retrouve tout en haut de la liste 1968, avec 14,6 jours de grève par agent.
Notons que ces données, bien qu'instructives, ne nous renseignent pas sur l'ampleur des perturbations au niveau du trafic. Si un grand nombre de grévistes est généralement synonymes de multiples trains à l'arrêt, la mobilisation de certains corps de métiers est susceptible d'affecter plus fortement la circulation des trains. Des mouvements conduits à l'échelle régionale, enfin, seront comptabilisés par la SNCF mais ne vont pas affecter de manière uniforme les voyageurs.
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