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| - Certains affirment que Vladimir Poutine a été humilié par plusieurs ambassadeurs.17 diplomates auraient refusé d'applaudir le président russe à la fin de son discours.Si les images donnent bien cette impression, il s'agit ici d'une surinterprétation.
Les commentateurs ont donné dans la surenchère au moment de décrire les images. Vladimir Poutine a visiblement provoqué un "moment de malaise" au Kremlin, il aurait même été "humilié" dans son propre palais. "Un sketch" pour ceux qui affirment que le président de la Russie a dû faire face au "silence assourdissant" de 17 ambassadeurs qui venaient de lui remette leurs lettres de créances. Alors, vrai camouflet diplomatique ou respect du protocole ? Nous avons vérifié.
Il ne faut pas "surinterpréter" ces images
La vidéo a été tournée sous les ors du grand palais du Kremlin, le mercredi 5 avril, lors de la remise des lettres de créance (nouvelle fenêtre). Au cours de cette cérémonie, il est d'usage que les ambassadeurs fraichement nommés remettent un document officiel de leur pays d'origine au chef d'État du pays hôte. Ici, 17 ambassadeurs étaient présents, dont celui des États-Unis, du Danemark et de la Norvège, pays fermement opposés à l'invasion de l'Ukraine par Moscou (nouvelle fenêtre). C'est en signe d'opposition qu'ils auraient donc asséné une "énorme claque" diplomatique à Vladimir Poutine après son discours.
Sur la vidéo diffusée en ligne (nouvelle fenêtre), le président russe termine sa prise de parole en souhaitant "beaucoup de succès" aux ambassadeurs présents, "malgré tout ce qu'il se passe". Face au silence de ces interlocuteurs, il ajoute "c'est tout", avant de préciser : "Malheureusement, notre cérémonie s'achève ici, car les mesures sanitaires encore en vigueur nous empêchent de discuter face à face, mais je suis certain que nous aurons de nombreuses occasions de le faire dans le cadre de votre travail. Je vous souhaite le meilleur". Il laisse un nouveau silence avant de conclure par un simple "merci" et quitter le grand palais.
🇷🇺😄 #Poutine a, vainement, attendu la applaudissements traditionnels après son discours lors de la cérémonie de présentation des lettres de créance aux ambassadeurs au Kremlin #Russie pic.twitter.com/kMxsaC6Ywh — 🇪 🇷 🇮 🇨 Lecomte 🇧🇪🇺🇦🇬🇪🔻 CTRL+Z🇷🇺 (@Eric_Lecomte_) April 5, 2023
En réalité, s'il est compliqué de savoir si Vladimir Poutine attendait ou non des applaudissements, ce silence des ambassadeurs ne doit "pas être surinterprété", pour reprendre les mots de l'ancien diplomate François Heisbourg. Le protocole de ce type de cérémonie veut en effet qu'aucun diplomate étranger n'applaudisse. "C'est une séance de remise de lettres de créances, ce n'est pas un lieu pour ça", soulignait ainsi sur LCI l'ancien diplomate (nouvelle fenêtre)et conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique (IISS).
Une analyse corroborée par Jean de Gliniasty. Ex-ambassadeur de France à Moscou, il confirme auprès de TF1info que cette cérémonie ne peut, par nature, être clôturée par des acclamations. Il s'agit traditionnellement d'un moment au cours duquel les diplomates viennent défendre la politique de leur pays. Au détriment, parfois, des intérêts de l'État hôte. "On applaudit d’autant moins que lors du discours du président, d'autres ambassadeurs se font parfois éreinter", note celui qui a vécu cette cérémonie en 2009. "Ce fut le cas pour le représentant du Japon à mon époque." Mercredi dernier, c'était au tour des États-Unis et de l'Union européenne d'être fermement sermonnés (nouvelle fenêtre) par Vladimir Poutine. "Dès lors, applaudir donnerait l'impression d'approuver un discours désagréable pour l'un des autres ambassadeurs", analyse notre interlocuteur.
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C'est pourquoi, en aucun cas, des applaudissements ne sont prévus. D'ailleurs, les vidéos des dernières réceptions au Kremlin l'attestent (ici (nouvelle fenêtre), ici (nouvelle fenêtre)ou encore ici (nouvelle fenêtre)). Sur la grande majorité des séquences disponibles, on voit Vladimir Poutine tourner des talons dans un silence assourdissant. Seule 2021 déroge à la règle (nouvelle fenêtre) : quelques timides applaudissements ont en effet éclaté à la fin du discours du président russe, qui concluait en souhaitant une bonne année à ses interlocuteurs. Une exception qui confirme la règle.
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