schema:text
| - Un sénateur communiste s'émeut d'une baisse du montant moyen alloué aux étudiants à l'université.Il dénonce cette situation et assure que les étudiants des classes prépas voient leurs financements préservés.Un constat que les chiffres du ministère permettent de confirmer.
Sénateur communiste des Hauts-de-Seine, Pierre Ouzoulias, estime que "la France délaisse ses universités". Un constat qu'il étaye par une série de chiffres : "la dépense moyenne par étudiant a baissé de 1,4% tous les ans" depuis 2014, regrette-t-il. S'y ajoute, à ses yeux, des inégalités puisque dans le même temps, les montants alloués aux étudiants des classes préparatoires sont restés à des niveaux constants.
La hausse du nombre d'étudiants pas compensée
Pour vérifier les informations relayées par l'élu (à retrouver sur son compte Twitter (nouvelle fenêtre)), il faut se tourner vers les publications de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), le service statistique de l'Éducation nationale. Cet organisme réalise chaque année un point sur l'évolution de la "dépense moyenne par étudiant en euros constants" et propose des données actualisées (nouvelle fenêtre). Les dernières, encore provisoires et non consolidées, sont celles auxquelles fait référence le sénateur Pierre Ouzoulias. Le graphique ci-dessous (accessible via ce lien (nouvelle fenêtre) dans sa version interactive) permet de les visualiser.
Que nous apprennent ces chiffres ? Qu'en effet, le montant moyen par an pour chaque étudiant à l'université est en baisse depuis 2014. De 11.140 euros, il est passé à 10.270 euros. La diminution ne s'est pas révélée identique d'année en année, mais lissée sur la période 2014-2021, elle est proche du 1,4% annuel évoqué par le sénateur.
En ce qui concerne les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), l'élu dit également vrai. De 16.280 euros par étudiant en 2014, le coût moyen en 2021 est passé à 16.370, soit une augmentation très légère, proche de la "stabilité" évoquée par Pierre Ouzoulias.
Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer au premier abord, les crédits du ministère réservés aux étudiants à l'université ne sont pas en baisse. Le budget réservé à l'Enseignement supérieur et à la Recherche est même à la hausse, comme le rappelait TF1Info dans un précédent article (nouvelle fenêtre). Pour comprendre la situation, il faut en fait se pencher sur le nombre d'étudiants en France, dont la croissance a été forte au cours de la dernière décennie. La DEPP, à travers une note de synthèse de mai 2021, soulignait que le nombre d'élèves sur les bancs des facs a crû de 21% en dix ans. Avec des effectifs qui "augmentent fortement", et plus vite que le budget, le coût moyen par étudiant diminue mécaniquement. Celui-ci a connu une baisse de 7,9% depuis 2009, toujours selon la même source.
En résumé, il est donc exact de souligner que les étudiants à l'université bénéficient aujourd'hui d'un montant moyen alloué à leurs études inférieur à celui de 2014. De même, il est juste d'affirmer que cette diminution n'est pas observée pour les classes préparatoires. L'explication est à chercher dans les variations d'effectifs à l'université, non compensées par des ajustements budgétaires permettant de conserver des niveaux de dépenses équivalents par étudiant.
Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur Twitter : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.
|