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| - Interrogé à l'Assemblée, Nicolas Sarkozy est revenu sur sa politique énergétique lorsqu'il était à l'Élysée.Il a critiqué le photovoltaïque, qui ne serait efficace pour produire de l'énergie "qu'en été et en plein jour".Si les rendements sont bien meilleurs durant la période estivale, sa présentation se révèle en partie caricaturale.
Le 15 mars, Nicolas Sarkozy s'est rendu à l’Assemblée nationale afin d'y être auditionné par des parlementaires. L'ancien président de la République y était interrogé dans le cadre d'une commission d’enquête consacrée à la "perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France". À cette occasion, il est revenu sur ses orientations politiques en matière d'énergie au cours de son mandat, et a évoqué la question du solaire.
"Le problème éternel de l'électricité, c'est que ça ne se stocke pas", a-t-il lancé (nouvelle fenêtre), pointant du doigt le photovoltaïque qui, dit-il, "produit de l'électricité, de l'énergie, quand vous n'en avez pas besoin, en été et en plein jour". "Comme ça ne se stocke pas, ou très difficilement, si vous comptez que sur le photovoltaïque et que vous êtes dans un pays au climat au pays tempéré, ça ne marche pas. Ou c'est décevant en tout cas." Des propos qu'il faut largement nuancer.
2/3 de l'énergie solaire produite entre avril et septembre
Nicolas Sarkozy a certes raison de noter que les panneaux photovoltaïques ne fonctionnent pas la nuit. Seulement, si les besoins en énergie sont importants en soirée, la consommation au cœur de la nuit se révèle très faible. Dans ses propos, il laisse aussi entendre que le solaire fonctionne essentiellement en été, et qu'il ne se révélerait pas utile lorsque les Français ont le plus besoin d'électricité, à savoir l'hiver, en particulier pour de l'éclairage et surtout le chauffage.
Cette analyse est-elle confirmée par les données officielles ? En partie seulement. RTE, le gestionnaire de réseau de transport français d'électricité, fournit des données très complètes sur la production d'énergie et notamment sur le photovoltaïque. Grâce à ces informations, il est possible de visualiser les importantes variations qui touchent la production d'un mois à l'autre. Comme le montre le graphique qui suit, accessible via ce lien (nouvelle fenêtre) en cas de problème d'affichage.
Entre juillet, mois où la production connaît un pic (nouvelle fenêtre) et décembre où elle est au plus bas, la quantité moyenne d'électricité produite est 4 fois supérieure. Une variation significative, mais qui se réduit de façon notable pendant le printemps ou l'automne. L'écart n'est alors plus de 1 à 4, mais inférieur à un ratio de 1 à 2. D'avril à septembre, ce sont un peu plus des deux tiers (nouvelle fenêtre) de l'énergie solaire annuelle qui sont produits ; ce qui signifie tout de même qu'un tiers l'est à une période où la météo est souvent moins ensoleillée (soit d'octobre à mars).
Les variations observées s'expliquent par plusieurs facteurs : le raccourcissement des journées tout d'abord, avec environ 8 heures de moins au moment du solstice d'hiver par rapport au solstice d'été. Mais aussi l'ensoleillement : plus il est important, plus les panneaux solaires fonctionnent. Logique, dès lors, que l'été optimise leur rendement. Engie souligne toutefois que "même en hiver, même avec des températures inférieures à 0 °C, des panneaux solaires peuvent continuer à produire de l’électricité dès lors qu’ils bénéficient d’une exposition à la luminosité du soleil".
Ils ne deviennent donc pas inutiles lorsque la fin de l'année approche. Même par temps couvert, le photovoltaïque fonctionne : si le rendement "est un peu moins bon, il reste tout à fait correct", glisse l'énergéticien. En hiver, le problème majeur serait plutôt celui de la neige, qui obstrue les panneaux et les empêche de capter les photons.
Si au sein du mix énergétique français, le solaire ne pèse que pour 4% (nouvelle fenêtre) (contre 9% pour l'éolien ou 11% pour l'hydraulique), il n'en joue pas moins un rôle intéressant, y compris durant la période hivernale. Ces derniers mois, alors que la disponibilité des centrales nucléaires était réduite et qu'émergeait la crainte de coupures ponctuelles, l'énergie apportée par les panneaux photovoltaïques a permis une série d'ajustements.
Sollicité par TF1info, RTE prend en exemple la journée du 12 décembre, au cours de laquelle le recours au solaire ("de 9h à 16h environ et avec un max de 3,5GW") a permis (nouvelle fenêtre) de "moins produire à base d’hydraulique et donc de stocker l’eau pour l’utiliser à d’autres moments". À 19h en particulier, un horaire qui correspond à la "période de pointe de consommation".
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