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| - Une vidéo très partagée en ligne montrerait "la capture d’un militaire français" dans la région ukrainienne de Kharkiv.Le ministère des Armées dément officiellement l’authenticité de cette vidéo, tout comme la présence de militaires français en Ukraine.
Mise à jour du 06/06 : précisions apportées par la chaine Telegram "European dissident".
"Ne tirez pas ! Ne tirez pas !" Pour les Russes, il s’agirait d’une preuve irréfutable de la capture d’un soldat français par leurs troupes en Ukraine. Dans un extrait, diffusé sur les réseaux sociaux et très visionné, un homme habillé en treillis militaire et allongé au sol supplie des soldats russes de l’épargner, alors qu'il lui est demandé de se rendre. Il est présenté comme un militaire français qui aurait été repéré dans cette forêt de la région de Kharkiv.
Une info venue de Telegram...
L’extrait le plus vu est un tweet publié le 3 juin et visionné 2,3 millions de fois en 24 heures. "Une vidéo exclusive de la capture d'un militaire français par les Russes dans la zone du village de Liptsy (région de Kharkov), où se déroulent actuellement des hostilités actives entre les forces armées russes et l'AFU, a été diffusée", renseignait le compte avant de supprimer son tweet, dont en voici une version archivée (nouvelle fenêtre).
Comme souvent avec la sphère prorusse, l’extrait vient de Telegram, partagé par une chaine (nouvelle fenêtre) appelée "European dissident" et dont le but est de diffuser des "vidéos de violations des droits de l'homme dans l'arrière-garde ukrainienne". Contacté pour plus de précisions, son auteur nous indique avoir trouvé cette vidéo dans un autre canal Telegram, dont il assure ne pas se souvenir du nom.
... et "confirmée" par la Russie
Publiée sur cette chaine le 3 juin, elle est ensuite reprise et accréditée par un média russe, Izvestia. Ce dernier assure alors, dans sa version en ligne (nouvelle fenêtre), qu’une source lui a confirmé que "le militaire a été capturé près du village de Liptsy, où se déroulent des hostilités actives". C'est ensuite l'ambassade de Russie en Afrique du Sud qui confirme l'information, puis la relaie dès le lendemain (nouvelle fenêtre) sur ses réseaux sociaux.
Ce qui lui a valu une réponse teintée d'ironie de l'ambassade de France dans le pays. "Chers collègues, vous diffusez des fake news depuis un certain temps et nous sommes maintenant habitués à cette pratique peu diplomatique. Mais celle-ci est particulièrement ridicule. Nous suggérons à vos acteurs de travailler leur accent en prenant des cours de français à l'Alliance française."
Car sur le fond, plusieurs doutes naissent rapidement au visionnage de la scène. Des incohérences sont flagrantes, à commencer par l’accent très prononcé de l’homme, pourtant présenté comme Français. Ensuite, sa tenue ne correspond pas, de toute évidence, à celle d’un militaire de l’armée française, qui ressemble plutôt à ceci (nouvelle fenêtre).
Selon nos informations, le camouflage et le gilet de combat portés par l’homme sont étrangers, et le patch du drapeau français n’est pas officiel. Enfin, l’homme ne semble avoir aucun équipement sur son gilet de combat, ce qui n’est, là non plus, pas habituel. Ces contradictions n’ont pas échappé aux internautes, dont certains ont renommé la séquence "Kremlywood", une expression en référence à Hollywood et au Kremlin, et déjà employée par le camp israélien pour s’en prendre à ces "acteurs palestiniens" (nouvelle fenêtre).
Sollicité par TF1info, le ministère des Armées "dément la véracité de cette vidéo" et précise qu’"aucun militaire français n’est présent sur le sol ukrainien". Les seuls soldats français engagés dans la région le sont dans le cadre de leur participation à la mission de l'Otan et se trouvent aujourd'hui en Pologne, en Roumanie, et en Estonie (nouvelle fenêtre).
La campagne de désinformation venue du camp russe ne fait que s’accentuer avec les prises de position françaises. Et cela pourrait encore s'intensifier puisque Emmanuel Macron pourrait annoncer l’envoi d’instructeurs français (nouvelle fenêtre) en Ukraine, à l'occasion des 80 ans du Débarquement.
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